L’ancien chef de guerre tchadien est en détention à la maison d’arrêt de haute sécurité de Koro Toro, dans le Nord du pays, depuis janvier 2015 sans procès.
"Arrêté en décembre 2014, les autorités centrafricaines de la transition à l’époque l’ont extradé le 12 janvier 2015 conformément au mandat d’arrêt lancé contre lui par le parquet général de N’Djamena par les soins des éléments de la MINUSCA (Mission des Nations unies dans le pays). Entendu par le juge d’instruction, il a été transféré à Koro Toro et jusqu’à ce jour, son procès tarde à avoir lieu", déplore Me Jean Sirina l’un de ses avocats dénonce cette détention sans jugement.
Me Alain Kagombé, membre dudit collectif, interpelle, lui, les hautes autorités de la république sur cette détention qu’il qualifie d’illégale.
Un accord signé en 2012 avec le régime au pouvoir prévoit la transformation son mouvement de Baba Ladé politico-militaire en un parti politique.
Le dossier a été engagé sous l’appellation du FPR (Front Populaire pour le Redressement), mais les autorités refusent de donner l’autorisation de fonctionner alors que le ministère en charge devrait le faire en 45 jours selon les textes de la république à donner suite, dénonce, à son tour, Lombaye Békoutou, le vice-président du FPR.
En exil à Bangui depuis 2002, le chef de guerre tchadien était rentré au pays en 2012, suite à un accord politique conclut avec le président Déby.
Aussitôt rentré, il a été nommé conseiller chargé de missions à la primature puis préfet du département de la grande Sido. En décembre 2014, il a commencé à avoir des ennuis avec le même pouvoir. Sa résidence avait été encerclée par le service de sécurité, mais il a échappé à nouveau pour se réfugier à Bangui.
Reportage d’André Kodmadjingar à N’Djamena pour VOA Afrique.