Neneh McDouall-Geye ministre gambienne des Affaires étrangères est à Dakar ce dimanche pour rencontrer son homologue sénégalais, Mankeur Ndiaye.
Depuis la mi-février les transporteurs sénégalais ont mis en place un blocus à la frontière avec la Gambie, afin d'obtenir de meilleures conditions pour traverser ce petit pays enclavé dans le Sénégal.
En début février Banjul a décidé de multiplier par par cent du droit d'entrée infligée aux camions qui traversent le pays. Les camionneurs Sénégalais obligés de par passer par la Gambie pour aller en Casamance n’avaient pas bien accueilli la mesure. Un revirement des autorités gambiennes, revenant aux droits de douane initiaux ne les a pas convaincu. Ils ont maintenu leur blocus en attendant des conditions encore plus favorables.
La semaine dernière, des syndicats de transporteurs sénégalais ont indiqué qu'ils ne lèveraient pas ce blocus tant qu'ils n'obtiendraient pas l'ouverture en permanence de la frontière, fermée chaque jour de 19H00 à 07H00 du matin et des progrès significatifs vers la construction d'un pont qui enjamberait le fleuve Gambie. Ce pont éviterait aux chauffeur un détour de plusieurs centaines de kilomètres pour rejoindre la Casamance.
Jammeh, égal à lui même
Dans une allocution télévisée samedi le président Yahya Jammeh s’est voulu intraitable. "Je n'ai pas l'intention de régler ce problème, puisque de notre côté, la frontière est ouverte" a-t-il déclaré à Banjul accueillant le président guinéen Alpha Condé, venu en médiateur à la veille de l'ouverture des discussions à Dakar.
Le président gambien accuse le Sénégal d'être le seul responsable. "Ce sont eux qui ont fermé la frontière, et je ne négocierai pas avec ceux qui ferment la frontière", a-t-il martelé. Ces propos, pour le moins virulents, augurent des négociations difficiles.
Malgré tout à son arrivée à Dakar la ministre gambienne des Affaires étrangères a déclaré à la presse qu'elle souhaitait trouver "une solution durable aux problèmes qui nous concernent". Son homologue sénégalais Mankeur Ndiaye a abondé en son sens, appelant à "construire des relations toujours plus solides et toujours plus stables". Selon lui, des échanges francs sur l'ensemble des questions sont nécessaires, dont celle toujours repoussée de la construction du pont sur le fleuve Gambie.
Avec AFP