Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et des millions déplacées ces dernières années au Darfour, au Nil-Bleu et au Kordofan-Sud, où des groupes ethniques minoritaires se sont soulevés contre le régime du président Omar el-Béchir dominé par les Arabes.
Des pourparlers pour une trêve dans ces trois régions ont eu lieu la semaine dernière à Addis Abéba après que les trois plus importants groupes rebelles ont signé une feuille de route sous l'égide de l'UA pour mettre fin à des années de conflit.
La signature de cette feuille de route, qui avait été présentée comme un pas important pour une solution pacifique, avait ouvert la voie aux négociations d'Addis Abéba. Mais celles-ci n'ont enregistré aucun progrès et ont été rompues.
"Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est déçu par l'échec des parties soudanaises à parvenir à un accord sur une cessation des hostilités au Darfour, au Nil-Bleu et au Sud-Kordofan", selon un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.
"Il a répété qu'il ne pouvait y avoir une alternative durable à une solution négociée et estimé qu'une cessation des hostilités était une première étape indispensable pour réaliser cet objectif", a ajouté le texte.
Les groupes rebelles Armée de libération du Soudan (ALS) du chef Minni Minnawi et Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) continuent de lutter contre le pouvoir au Darfour (ouest), région en conflit depuis 2003, alors que celui du Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N) le combat depuis 2011 au Nil-Bleu et au Kordofan-Sud (sud). Ils se plaignent d'être marginalisés par Khartoum sur les plans économique et politique.
Les médiateurs de l'UA ont eux aussi condamné dans un communiqué l'échec des négociations d'Addis Abéba.
"Les parties ont laissé passer une opportunité réelle" pour parvenir à un accord, ont-ils affirmé en mettant en cause le JEM et le groupe ALS-Minnawi qui "ont remis sur la table des questions déjà réglées et d'autres en contradiction avec la feuille de route".
Selon eux, les négociations sur les deux autres régions ont été bloquées en raison de différends sur la distribution de l'aide humanitaire. "L'impasse a gelé les perspectives de paix pour les peuples de ces trois régions".
Le conflit au Darfour a fait 300.000 morts selon l'ONU et plus d'un million de déplacés. Les violences s'y poursuivent mais à une moindre échelle.
Avec AFP