"C'est une mesure temporaire, jusqu'à mercredi", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Getachew Reda, ajoutant que les réseaux sociaux représentent "une distraction" pour les étudiants.
Le mois dernier, la fuite de sujets d'examens de fin d'année postés sur les réseaux sociaux avait provoqué un scandale national et conduit à l'annulation des épreuves.
Les réseaux sociaux les plus populaires comme Facebook, Twitter, Instagram ou Viber sont inaccessibles dans toute l'Ethiopie depuis samedi matin. Hormis ces sites, l'internet fonctionne normalement.
Le blocage est sévèrement critiqué par les internautes éthiopiens qui contournent l'interdiction en utilisant des VPN (réseaux privés virtuels).
"C'est un précédent dangereux", a commenté à l'AFP Daniel Berhane, un blogueur influent également créateur du site internet "Horn Affairs"."Il n'y a aucune transparence sur qui prend cette décision et pour combien de temps. Cette fois, c'est pour quelques jours, mais la prochaine fois, ce sera peut-être pour un mois", a t-il ajouté, se disant persuadé que les autorités éthiopiennes cherchent à tester de nouveaux outils de filtrage d'internet et aussi la réaction du public.
L'Ethiopie filtre l'internet de façon régulière à l'aide de pare-feu informatiques, ralentissant souvent considérablement l'accès au réseau. Des problèmes d'accès aux réseaux sociaux avaient été signalés dans certaines localités de la région oromo pendant des manifestations anti-gouvernementales, mais leblocage de l'ensemble des réseaux sociaux à l'échelle nationale est sans précédent en Ethiopie.
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a voté la semaine dernière une résolution considérant les restrictions d'accès à internet comme une violation des droits de l'homme, quelques jours après l'élection de l'Ethiopie comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour une durée de deux ans.
Avec AFP