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Kinshasa ordonne l’arrêt de la construction de la tombe de Tshisekedi


Un beret a été déposé sur le cercueil d'Etienne Tshisekedi lors d'une cérémonie à Bruxelles, en Belgique, le 5 février 2017.
Un beret a été déposé sur le cercueil d'Etienne Tshisekedi lors d'une cérémonie à Bruxelles, en Belgique, le 5 février 2017.

Les autorités de la RDC ont ordonné que les travaux de la construction du caveau où devait reposer la dépouille d’Etienne Tshisekedi soient stoppés.

La veille, la famille de l’opposant historique décédé le 1er février dernier à Bruxelles a annoncé le report à une date ultérieure le retour de la dépouille préalablement fixé au 11 mars.

"Le gouvernement de la République prend acte de cette volonté exprimée par la famille de reporter sine die le rapatriement de la dépouille de l'illustre disparu et de reporter son acceptation initiale d'un carré spécial du cimetière de la Gombe pour son inhumation", a indiqué Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, à la télévision d’Etat.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa a publié un décret ordonnant l’arrêt des travaux de construction de la tombe commencés la semaine dernière au cimetière désaffecté de la Gombe où pourtant bien des personnalités du pays continuent à être enterrées.

Le décret du gouverneur André Kimbuta annule également l’octroi d’un périmètre de 500 m carré réservé pour l’enterrement de M. Tshisekedi.

Le frère cadet de Tshisekedi, Mgr Gerard Mulumba, évêque de Mweka dans le Kasaï, a pour sa part expliqué que la famille s’est finalement pliée à la demande de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), parti du défunt, qui refuse que son leader soit enterré dans ce cimetière.

Le choix du parti et de la famille est désormais de mettre M. Tshiskedi en terre au siège de l’UDPS "en attendant la construction d’un mausolée quand ce sera possible plus tard", a soutenu Mgr Mulumba.

L’option sera l’objet des discussions cette semaine avec les autorités de la ville qui doivent au préalable donner un accord avant tout enterrement dans un lieu autre que les cimetières publics.

Jusque-là, le gouvernorat de Kinshasa s’était opposé à une telle éventualité, évoquant les raisons de sécurité et des craintes de profanation du lieu.

"Le gouvernement maintient toutefois son offre de facilitation d'inhumation sur le territoire de la République démocratique du Congo, conformément aux textes légaux et règlementaires en vigueur", a précisé M. Mende.

La dépouille de M. Tshisekedi est l’objet d’une polémique depuis son décès.

L’Union européenne a mis les acteurs politiques congolais en garde pour que le décès de Tshisekedi ne soit pas une raison de reporter les élections devant se tenir en décembre 2017 selon un accord trouvé 31 décembre dernier.

L’accord visait à résoudre la crise créée par la non-tenue des élections et le maintien du président Joseph Kabila à son poste au-delà des limites constitutionnelles.

Selon cet accord, M. Tshisekedi qui était le leader du Rassemblement, principale plateforme de l’opposition, devait être à la tête du Conseil du suivi de la transition.

Son remplacement aussi bien à la direction de son parti que du Rassemblement est à l’heure actuelle à la base d’une bataille rangée qui laisse les deux structures divisées.

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