Entre janvier et août 2016, au moins 110 personnes ont été accusées de sorcellerie ou de pratique de charlatanisme en Centrafrique.
Ces personnes ont subi des traitements parfois inhumains : arrestations arbitraires, exécutions par des membres des groupes armés, lynchage par la foule ou encore forcées à quitter leurs localités.
Mi-août, au moins une personne est morte et une trentaine de maisons ont été incendiées suite une scène de jalousie qui a tourné au drame, non loin de la ville de Paoua dans le Nord-est.
La montée de la vindicte populaire, parfois en présence des forces de sécurité dépourvues de moyens inquiète même à Bangui.
Pour l’ACAT, l’Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture et de la Peine de Mort, l’absence de la justice légale a laissé libre cours à la vindicte populaire.
Son président, l’avocat Guy Antoine Dangavo, appelle à des mesures judiciaires contre les auteurs de ces actes soulignant que les citoyens pensent que la justice soi-même est plus efficace.
Le gouvernement tout aussi conscient de cette situation rappelle que des dispositions sont déjà prises pour que les auteurs des actes de justice populaire soient sanctionnés en conformité à la loi. "Les auteurs doivent répondre à la loi", a insisté Flavien Mbata, ministre centrafricain de la Justice.
Pas plus tard que le week-end dernier, trois femmes accusées de sorcelleries, frappées, ligotées et jetées dans la rivière Ouham dans le nord du pays, ont surpris leurs bourreaux. Elles ont réussi à s’en tirer saines et sauves.