Environ 500 étudiants ont défilé à Pretoria depuis le centre ville jusqu'au palais présidentiel, encadrés par de nombreux policiers, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les manifestants ont alors jeté des projectiles, notamment des pierres, contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec deux tirs de grenades assourdissantes.
Les étudiants grévistes brandissaient des pancartes réclamant "L'éducation gratuite pour tous" ou proclamant "L'Afrique du Sud est profondément inégalitaire".
"La richesse de ce pays est cantonnée dans les poches de quelques parasites qui possèdent les mines, les banques et les hôtels", a déclaré l'un des meneurs de la fronde, Sebei Mametlwe.
"Une nuit à l'hôtel Sheraton représente l'équivalent du salaire mensuel de cinq ouvriers", a-t-il lancé à ses pairs rassemblés devant l'hôtel. "Ce temps-là est révolu. Attaquer les ouvriers, c'est aussi nous attaquer. Nous leur lançons un avertissement".
Depuis le mois dernier, les étudiants protestent contre la décision du gouvernement de préconiser une augmentation maximum de 8% des frais universitaires pour l'année 2017.
De nombreux heurts ont déjà opposé forces de sécurité et étudiants et provoqué des dégâts sur les campus.
La direction de la prestigieuse université du Witwatersrand (Wits) à Johannesburg, à la pointe du mouvement, a rapporté jeudi qu'un début d'incendie d'origine criminelle avait détruit une centaine de livres dans une de ses bibliothèques.
Outre celle de Wits, cette fronde perturbe plusieurs facultés, dont celles du Cap ou du Cap-Occidental (sud). Si elle se poursuit, elle pourrait menacer la tenue des examens de fin d'année et remettre en cause toute l'année universitaire 2016.
De nombreux manifestants profitent de ce mouvement pour dénoncer la persistance des inégalités raciales dans l'éducation, vingt-deux ans après la fin officielle de l'apartheid.
En 2014, 27,5% des Blancs ont décroché un diplôme universitaire, contre seulement 5,3% des Noirs qui représentent 80% de la population du pays, selon l'Institut sud-africain des relations raciales (IRR).
L'an dernier, les universités sud-africaines avaient déjà été le théâtre de troubles causés par la question des frais de scolarité. Après des semaines d'agitation, le gouvernement avait cédé en gelant la hausse des frais de scolarité pour 2016.
Avec AFP