L’exploitation frauduleuse que dénonce Golbal Witness a lieu dans la rivière Ulindi.
Dans une interview à VOA Afrique, Joseph Mpeseni, président de la société civile, estime que "Kun Hou Mining n’a jamais posé une seule action sociale significative en faveur des habitants de Shabunda si ce n’est les déposséder de l’or et les exploiter à fond".
"Kun Hou Mining utilisent les groupes armés et dans la partie où il y a le contrôle de l’armée, les militaires et toutes les autorités sont impliquées dans cette exploitation qui ne profite pas à la population", affirme M. Mpeseni.
"La population du territoire de Shabunda est restée pauvre alors qu’il y a une richesse qui aurait dû lui profiter quand-même. D’ailleurs il y a un pont qui s’est écroulé près du centre-ville de Shabunda et personne n’est en mesure de le réhabiliter", déplore-t-il.
Dans son rapport, Global Witness soutient que "le fait que les autorités du Sud-Kivu se soient mises en défaut de faire appliquer les lois nationales et provinciales [...] porte gravement atteinte aux efforts nationaux et internationaux visant à assainir les chaînes d'approvisionnement en or du Congo".
Cette enquête sur "la ruée vers l'or" à Shabunda dénonce la captation des profits de l'exploitation aurifère dans le lit de la rivière Ulindi, estimant que celle-ci n'aura finalement apporté aux riverains que des désagréments, et aucun bénéfice.
Située dans une zone enclavée à 170 km à l'ouest de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, Shabunda a été touchée par la fièvre de l'or en 2013.
Le rapport de Global Witness met en cause les agissements d'une société chinoise, Kun Hou Mining, qu'elle accuse d'avoir "versé 4.000 dollars" et donné deux kalachnikovs à des groupes armés Raïa Mutomboki opérant dans la zone pour pouvoir mener ses activités tranquillement.
Les Raïa Mutomboki ("Citoyens en colère", en swahili) sont apparus en 2005 dans le territoire de Shabunda comme milice d'autodéfense contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Cette dénomination fonctionne aujourd'hui comme une franchise pour une multitude de bandes armées ayant plus à voir avec le banditisme qu'avec la rébellion à caractère politique.
Un reportage d'Ernest Muhero