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Le Kenya débute le retrait de ses Casques bleus au Soudan du Sud


Le président kényan Uhuru Kenyatta, à gauche, et son homologue sud-soudanais Salva Kiir lors tiennent une conférence de presse, 30 aout 2016.
Le président kényan Uhuru Kenyatta, à gauche, et son homologue sud-soudanais Salva Kiir lors tiennent une conférence de presse, 30 aout 2016.

Le Kenya a débuté mercredi le rapatriement de ses Casques bleus déployés au Soudan du Sud, en réponse au limogeage du commandant kényan de la mission onusienne dans ce pays en guerre (Minuss).

Ce dernier avait été démis de ses fonctions début novembre après qu'une enquête de l'ONU eut accablé les Casques bleus pour leur inaction lors des violences de juillet à Juba ayant opposé les forces du président sud-soudanais, Salva Kiir, à celles de l'ex-chef rebelle et alors vice-président du pays, Riek Machar.

"Nous avons entamé notre retrait du Soudan du Sud conformément aux directives du président Uhuru Kenyatta", a déclaré le général Benjamin Biwott à l'aéroport international de Nairobi, où un premier groupe d'un centaine de soldats a atterri peu après la mi-journée. Les autres soldats doivent être rapatriés dans les prochains jours.

Le contingent kényan, l'un des plus importants de la Minuss, compte environ 1.000 soldats sur les 13.500 Casques bleus déployés dans le pays.

Contactée par l'AFP, la porte-parole de la Minuss Shantal Persaud a confirmé que le Kenya avait commencé à retirer ses soldats basés à Wau, dans le nord-ouest du pays. "La mission tient à préciser qu'elle prend les mesures nécessaires, en coordination avec les quartiers généraux de l'ONU, pour continuer à assurer son mandat, dans la mesure de ses capacités", a-t-elle ajouté.

Le général Johnson Mogoa Kimani Ondieki a été limogé le 1er novembre en tant que commandant de la Minuss après la publication d'une enquête de l'ONU accablant les Casques bleus pour leur réaction "chaotique et inefficace" aux combats meurtriers de Juba début juillet.

L'enquête a mis en cause des lacunes dans le commandement au sein de la Minuss et une "aversion aux risques" rendant les Casques bleus réticents à user de la force pour protéger les civils. Lors de ces violences, des soldats ont tué des civils et violé de nombreuses femmes, dont des employées d'organisations internationales.

Le limogeage du général, devenu selon Nairobi un "bouc émissaire", avait suscité la colère du Kenya, qui avait annoncé le retrait "immédiat" de ses soldats.

Nairobi avait également indiqué ne plus vouloir jouer de rôle dans le processus de paix et ne plus vouloir contribuer à une force régionale de protection dont le déploiement à Juba est toujours en attente.

Le Soudan du Sud est indépendant depuis 2011 et a replongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.

Avec AFP

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