Les étudiants, dont quatre leaders arrêtés ont été libérés mardi, ont lancé le 10 avril un important mouvement de protestation qui a conduit à des affrontements avec les forces de l'ordre et la fermeture pendant plusieurs jours du campus. Un étudiant est décédé dans des conditions restant à déterminer.
Selon un décret signé par le président Mahamadou Issoufou, Mohamed Ben Omar et le ministre de l'Emploi et du Travail Yahouza Sadissou échangent leur portefeuille ministériel.
"Ce remaniement technique est le fruit d'un besoin ressenti par le président de la République de ramener la sérénité dans le secteur de l'Enseignement supérieur (...) suite aux événements regrettables à tout point de vue du 10 avril", a précisé Gandou Zakara, secrétaire général du gouvernement qui a lu le communiqué à la télévision nationale.
Le départ de Mohamed Ben Omar était "un des trois préalables" de l'Union des scolaires nigériens (USN) "avant tout dialogue" avec les autorités sur la crise universitaire.
Le syndicat accuse M.Ben Omar "d'avoir fait violer les franchises universitaires" par "les forces de l'ordre qui ont réprimé les étudiants" sur leur campus.
Le deuxième préalable est l'ouverture "d'une enquête indépendante" pour faire "la lumière sur la mort d'un étudiant". Les autorités ont fait état du décès d'un "manifestant blessé suite à une chute", sans lien avec les "opérations de maintien de l'ordre". L'USN a affirmé que la victime, Mala Bagalé, un étudiant en troisième année de sociologie, avait succombé après avoir été atteint par "une grenade lacrymogène".
Le troisième préalable de l'USN était "la libération" de quatre dirigeants étudiants. Ces quatre étudiants ont tous été libérés mardi en début de soirée, selon une source syndicale et le responsable d'une ONG, qui ont assisté à leur sortie de la prison civile de Niamey.
Pour faire aboutir ces trois préalables, l'USN avait décrété "la suspension des cours dans tout le pays, jusqu'à nouvel ordre".
Avec AFP