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Arrestation d'un monarque local après des heurts qui ont fait 55 morts en Ouganda


Un officier de la police ougandaise monte la garde dans une rue au centre-ville de Kampala, en Ouganda, 20 février 2011.
Un officier de la police ougandaise monte la garde dans une rue au centre-ville de Kampala, en Ouganda, 20 février 2011.

La police ougandaise a arrêté un monarque local après avoir pris d'assaut son palais, à la suite de violents combats, qui ont fait 55 morts, ayant opposé les forces de l'ordre à des militants séparatistes qui seraient liés au souverain, a annoncé la police dimanche.

Quatorze policiers et 41 militants ont été tués lors de ces combats qui ont opposé les forces de l'ordre à la garde du souverain du royaume de Rwenzururu et des militants séparatistes, dans la ville de Kasese, a indiqué le porte-parole de la police Andrew Felix Kaweesi.

Le président Yoweri Museveni a appelé le roi Charles Wesley Mumbere dimanche et lui a ordonné de démanteler la garde royale, qui ferait partie d'une milice liée à un mouvement prônant la création d'une "république de Yiira" sur la zone frontalière entre l'ouest de l'Ouganda et une partie du Nord-Kivu en RD Congo.

"Nous avons pris le temps de parler au roi pour qu'il fasse sortir ces gens mais le roi a refusé d'obéir. La seule solution était de prendre d'assaut le palais et de le faire sortir pour sa propre sécurité", a précisé le porte-parole à l'AFP.

"Il devra expliquer son rôle dans ces incidents et sera inculpé d'incitation à la violence et amené à Kampala", a-t-il ajouté.

Une patrouille conjointe de la police et de l'armée ougandaises circulait dans Kasese, à 300 km à l'ouest de Kampala, près de la frontière avec la RD Congo, lorsqu'elle a été attaquée par des membres de la garde royale, avait auparavant indiqué le porte-parole.

"Les assaillants ont lancé une grenade artisanale qui a blessé un soldat, la patrouille a riposté et tué quatre assaillants", a expliqué le porte-parole de la police.

"L'incident a ensuite dégénéré et provoqué des combats dans plusieurs quartiers dans la soirée", a -t-il ajouté.Selon lui, les assaillants, qui n'étaient pas tous de la garde royale, étaient armés de fusils. "Ils sont très bien organisés", a assuré le porte-parole.

Selon les autorités, la garde royale et les militants séparatistes seraient très liés.

Le royaume Rwenzururu est une monarchie traditionnelle basé près des monts Rwenzori, à cheval sur la frontière entre l'Ouganda et la RD Congo, dont les membres sont de l'ethnie bakonzo, présente dans les deux pays.

La monarchie s'est transformée en mouvement séparatiste lorsque les Bakonzo ont proclamé leur royaume en 1962. Les troubles avaient pris fin en 1982 avec le dépôt des armes par les militants séparatistes en échange d'une autonomie locale.

Le président ougandais Yoweri Museveni a officiellement reconnu le royaume en 2009. Mais le conflit ethnique et politique a continué, nourri d'un sentiment de déclassement des populations locales.

"La situation est très volatile, plusieurs de nos gardes ont été tués", avait indiqué à l'AFP le porte-parole du roi, Clarence Bwanbale, par téléphone depuis le palais où il s'était réfugié avec le souverain, avant l'assaut donné par les forces de l'ordre.

"Le roi a parlé ce matin avec le président Museveni qui lui a donné deux heures pour dissoudre sa garde, ce qui est impossible. Nous lui avons dit que le royaume n'avait rien à voir avec les séparatistes de la république de Yiira", avait-il alors ajouté.

En début d'année, le président Museveni avait fermement écarté toute idée de sécession d'une partie du territoire : "L'Ouganda ne perdra pas un pouce de territoire au profit de cette soit-disant république de Yiira", avait-il assuré au quotidien Daily Monitor.

Avec AFP

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