Alors que des échanges de feu avaient encore été entendus lundi en fin d'après-midi, la nuit a été calme.
Les bérets noirs de l'armée ont pris la relève des éléments de la garde républicaine qui avaient occupé les principaux points stratégiques lundi. L'armée a mis en place de nombreux barrages filtrant, et le soldats fouillaient les rares véhicules circulant, et les piétons, peu nombreux.
Après les violences de la veille, les quartiers sud semblaient émerger très lentement de leur torpeur, les habitants ayant fuit ne semblant pas vouloir pour l'instant rentrer chez eux.
Au Grand Marché Total, porte des quartiers sud, les étals étaient vides et désertés par la quasi-totalité des vendeurs vers à 09H00 (08H00 GMT), et les chalands peu nombreux.
Au marché Bourreau de Makélékélé, de rares vendeurs offraient des fruits, des légumes, des haricots, des oignons. Quelques acheteurs passaient en hâte pour de menus achats et disparaissaient rapidement.
Sur l'avenue de l'OUA, qui relie le sud au centre de la ville, quelques minibus circulaient dans les deux sens. La circulation, habituellement encombrée, était parfaitement fluide.
Des milliers d'habitants du sud de Brazzaville ont fui leurs quartiers lundi après plusieurs heures d'échanges de tirs et de canonnades provoqués selon le gouvernement congolais par une attaque menée par un nombre indéterminé d'hommes armés contre des bâtiments publics.
Le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique centrale, préoccupé, a appelé lundi les protagonistes d'affrontements au sud de Brazzaville à la "retenue" et à faire preuve de "responsabilité" face à la panique ayant poussé des milliers d'habitants à fuir, dans un communiqué daté de Libreville parvenu mardi à l'AFP.
"Le Représentant spécial du Secrétaire général appelle toutes les parties prenantes congolaises, notamment les acteurs politiques, et les forces de défense et de sécurité, à faire preuve de retenue et de responsabilité", a écrit Abdoulaye Bathily, représentant de Ban Ki-moon pour l'Afrique centrale, condamnant "ces actes de violence".
M. Bathily leur a demandé de ne pas "compromettre les précieux acquis" après une longue période d'instabilité, exhortant à la recherche du consensus en vue d'une solution pacifique durable.
Les autorités n'ont fourni aucun bilan en pertes de vie humaines de ce qui s'apparente selon elles "à une véritable action terroriste" et ont indiqué enquêter en vue d'établir s'il existe un lien entre ces attaques et les candidats de l'opposition ayant contesté la réélection du président Denis Sassou Nguesso à l'issue de la présidentielle du 20 mars, dont la victoire a été validée lundi soir par la Cour constitutionnelle.
Avec AFP