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Combats en Libye : plusieurs réservoirs pétroliers ont pris feu


Incendie d'un réservoir de brut à Ras Lanouf en Libye le 29 décembre 2014.
Incendie d'un réservoir de brut à Ras Lanouf en Libye le 29 décembre 2014.

Au moins quatre réservoirs de brut ont pris feu dans le nord de la Libye, conséquence de combats meurtriers entre des gardes des installations pétrolières et le groupe Etat islamique (EI), a indiqué mercredi la Compagnie nationale du pétrole (NOC).

Le sinistre concerne le plus grand site de stockage de pétrole en Libye, et celui de Ras Lanouf, situés à al-Sedra, à l'est de Syrte à la suite des affrontements qui ont eu lieu lundi et mardi entre deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir. L’une est basée dans l'Est et est reconnue par la communauté internationale, tandis que l'autre, Fajr Liby, une coalition de milices, siège dans la capitale Tripoli dont elle s'est emparée à l'été 2014.

Ce désastre intervient au moment où l'ONU s'efforce de mettre en place un gouvernement d'union nationale dans ce pays en proie à un chaos sans précédent. L'attaque de l'EI "doit rappeler à tous les Libyens la nécessité de mettre immédiatement en application l'accord politique et de former le gouvernement d'union nationale", a indiqué l'émissaire de l'ONU Martin Kobler.

Dans le même sillage, le chef de la NOC dépendant des autorités de Tripoli, Mustafa Sanalla, a condamné les attaques de l'EI, en espérant que les violences "pourront faire réaliser aux leaders politiques de tous bords l'ampleur de la menace".

Martin Kobler a de nouveau souligné la nécessité pour le Parlement libyen légitime, basé dans l'Est, d'approuver rapidement la formation de ce gouvernement, avertissant que tout retard profiterait au groupe extrémiste EI, qui contrôle déjà la ville de Syrte (450 km à l'est de Tripoli).

Un accord politique a été signé sous l'égide de l'ONU le 17 décembre au Maroc entre des membres des deux Parlements rivaux et représentants de la société civile libyenne. Prévoyant la formation d'un gouvernement d'entente nationale basé à Tripoli, il doit être entériné avant le 17 janvier par le Parlement. C’est une mesure aussi urgente que nécessaire qui profiterait aux Libyens. "J’encourage [les Libyens] de façon urgente à mettre de côté leurs différences. Nous avons besoin de nous unir contre cet ennemi commun, pas demain ou la semaine prochaine, mais maintenant", a martelé le responsable onusien.

Les attaques n’ont pas seulement provoqué des pertes matérielles. "Nous avons perdu dix de nos hommes depuis le début de l'attaque" de l'EI lundi visant les terminaux, a indiqué un porte-parole des gardes des installations pétrolières posté à al-Sedra, Ali al-Hassi. Ces gardes ont reçu un appui aérien de la part des forces stationnées dans la base de Misrata, selon un responsable de l'armée de l'air de cette base située à 200 km à l'est de Tripoli.

La Libye dispose des réserves pétrolières les plus importantes d'Afrique, estimées à 48 milliards de barils. Sa production était estimée à 1,6 million b/j en 2011 mais a chuté d'un tiers depuis.

Mohamad al-Manfi a fait état mercredi en fin de journée d'un "retour au calme après deux jours d'affrontements dans la région du Croissant pétrolier", qui regroupe les terminaux d'al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega.

Avec AFP

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