L'opposition au Togo a tenu samedi à Lomé son premier meeting dans la capitale après plus de deux années d'interdiction.
Toutes les manifestations de l’opposition étaient interdites depuis mars 2020, après la découverte du premier cas de Covid-19 dans le pays.
Des militants de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) - qui regroupe sept partis politiques de l'opposition et six organisations de la société civile - se sont rassemblés sur une petite place publique à Bè Kodjindji, l’un des fief traditionnels de l'opposition.
Quelques gendarmes étaient positionnés dans des ruelles voisines. Aucun incident n’a été signalé.
La DMK avait déjà organisé un premier meeting fin novembre à Vogan, localité située à environ 67km au nord de Lomé.
"J'ai le sentiment que nous venons de franchir encore une nouvelle étape dans la lutte que nous menons pour libérer le pays. Nous avons démontré qu'il est désormais possible d’organiser des meetings à Lomé et partout au Togo", a déclaré à l'AFP Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la DMK.
"Il faut que la vie politique reprenne, il faut que les Togolais se mobilisent pour sauver ce pays, qui est en très mauvais état, 60 ans après l'indépendance", a-t-elle critiqué.
Tour à tour, les responsables de ce regroupement ont sévèrement critiqué la gestion du pouvoir en place. Ils ont également dénoncé le "silence" des autorités sur la situation sécuritaire dans l'extrême nord du pays.
"Le gouvernement ne dit plus rien sur les attaques terroristes dans le nord du pays (...) Nous sommes tous des Togolais et devons savoir ce qui se passe avec nos soldats", a martelé Gérard Adja, l’un des responsables de la DMK.
Depuis novembre 2021, le Togo a subi au moins cinq attaques dont deux meurtrières dans l'extrême nord du pays, en proie à des incursions des combattants jihadistes présents de l'autre côté de sa frontière.
En décembre, le président togolais Faure Gnassingbe a remplacé le ministre de la Défense et profondément remanié le haut commandement militaire.