À cette cathédrale nationale de l'archiépiscopat épiscopalien mercredi, qui domine du haut d’une colline le reste de la capitale américaine, les Américains avaient afflué des quatre coins du pays pour rendre hommage au leader de la lutte anti-apartheid. Parmi les dignitaires : le vice-président Joe Biden, qui a évoqué une conversation qu’il a eu avec M. Mandela lors de leur première rencontre : « Je l’ai regardé et j’ai dit : Monsieur le président, je ne peux pas m’imaginer ce que vous avez enduré ; 27 ans de prison vous devez être très fâché ; il m’a dit : non pas du tout ! Ces gardes faisaient juste leur travail, ils sont devenus mes amis! »
Un groupe d’élèves venu de Londres a eu un petit problème avec les services de sécurité à l’entrée. Ils avaient oublié leurs tickets. « Laissez-nous entrer, s’il vous plait, laissez-nous entrer », ont-il commencé à hurler, désespérés à l’idée de rater la cérémonie.
Dee, un agent immobilier à Washington ne pouvait pas rater cette journée historique. Il étudiait encore à l’American University de Washington lorsque Mandela était en prison. Il se rappelle de toutes les marches et revendications que ses amis étudiants et lui avaient organisées pour exiger sa libération. « Nous nous sommes infiltrées dans l’ambassade d’Afrique du Sud aux Etats-Unis, je me suis menotté a la porte, l’ambassadeur m’a demandé de partir et je lui ai répondu que je ne partirai pas jusqu’à ce qu’il appelle Mandela au téléphone pour que je lui parle », se souvient Dee.
« Nelson Mandela, sa famille, les habitants de l'Afrique du Sud, et tous ceux qui luttent contre la discrimination resteront dans nos prières », a déclaré le Révérend Gary Hall, doyen de la cathédrale nationale de Washington. Parmi les autres religieux présents pour la cérémonie : le père Martini, qui faisait partie des organisateurs de cette commémoration. Il a déclaré à la Voix de l’Amérique (VOA) que la foi de Mandela est un exemple pour tous. « Ce qui est remarquable, c’est que Mandela était emprisonné pendant 27 ans, il est sorti avec une foi très impressionnante, sans esprit de vengeance contre qui ce soit, mais avec amour et foi », souligne-t-il.
La foi exemplaire de Madiba, c’est aussi ce que l’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Etats-Unis, Ebrahim Rasool, a évoqué. « Nous avons des problèmes aujourd’hui auxquels nous essayons des trouver des solutions et nous devons faire comme l’a fait Mandela, non pas par la colère, mais par la réconciliation, non pas par la vengeance, mais par l’entente mutuelle, non par en divisant, mais en unifiant, non pas en éloignant nos ennemis, mais en les incluant dans nos projets. C’est là un exemple que le monde veut suivre aujourd’hui ».
Cet exemple et cette foi sont plus grands en Afrique du Sud, a dit le Sud-Africain Simon Barber, administrateur de l’ONG Brand South Africa. « En Afrique du sud, il nous a laissé un héritage rempli d’espoir qui continue à nous réconcilier, je crois qu’il a aussi laissé un héritage pour le monde, il a démontré qu’on ne peut pas résoudre nos problèmes par vengeance, qu’on peut se mettre ensemble et en parler. J’ai vu cet exemple à la télé quand le président Obama a salué le président Cubain Raul Castro; si Nelson Mandela pouvait serrer la main de ses oppresseurs, comme il l’a fait avec de Klerk, je suis sûr que les Etats-Unis et Cuba peuvent trouver des moyens de se réconcilier », a poursuivi M. Barber.
Richard Foltin, un habitant de Washington, a lui aussi mentionné l’important héritage laissé par « Madiba ».
« L’héritage qu’il nous laisse, c’est d’être exemplaire comme lui. Dieu sait que nous sommes encore submergés de problèmes dans le monde », a dit M. Foltin.
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