Recherché par la Cour pénale internationale, Dominic Ongwen, l'un des derniers chefs encore en fuite de la sanguinaire rébellion ougandaise LRA, sera livré à La Haye par la Centrafrique, où il s'est rendu.
"Il a finalement été décidé que Dominic Ongwen serait acheminé à La Haye", siège de la CPI aux Pays-Bas, a déclaré le porte-parole de l'armée ougandaise, Paddy Ankunda.
Dominic Ongwen s'est rendu la semaine dernière aux forces spéciales américaines présentes en Centrafrique pour traquer l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), rébellion responsable de multiples exactions contre les populations civiles d'Afrique centrale.
Washington offrait 5 millions de dollars pour sa capture.
La CPI le recherche notamment pour esclavage d'enfants, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
L'Ouganda est signataire du traité de Rome fondateur de la CPI.
A ce titre, Kampala aurait été tenue de livrer elle aussi Ongwen à La Haye. Mais rien n'aurait été assuré : le président ougandais Yoweri Museveni ne cesse de fustiger une juridiction internationale qui, selon lui, s'acharne contre le continent africain, et qu'il conseille à ses pairs de quitter.
Mardi, la présidence ougandaise a cependant assuré, contrairement à ce qu'Ongwen avait affirmé au cours du week-end sur un enregistrement audio diffusé à la télévision, que Yoweri Museveni ne pouvait pas l'amnistier, la loi "ne s'appliquant pas aux rebelles impliqués dans des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre".
Dans le passé, plus de 12.000 anciens combattants de la LRA ont été amnistiés par Kampala, dans le cadre d'un programme destiné à faire déposer les armes aux rebelles encore en fuite. Mais ces mesures ont généralement concerné des combattants de base de la milice, qui avaient eux-mêmes souvent été enlevés.
Ongwen, longtemps très proche du chef de la LRA Joseph Kony, sera finalement envoyé directement de Centrafrique à la CPI, a ajouté mardi M. Ankunda.
"C'est la Centrafrique, qui, en concertation avec les autorités concernées, s'occupe de le livrer à la CPI (...). Très bientôt, espérons-le", a-t-il dit.