Le comité des sanctions de l'ONU a ordonné le gel des avoirs de la société Badica et de sa filiale belge Kardiam, pour avoir soutenu les groupes armés en République centrafricaine à travers le commerce illégal d'or et de diamants.
Ces sanctions font suite à la saisie par les autorités belges en mai 2014 de colis de diamants envoyés au représentant de Badica/Kardiam à Anvers, en violation d'une interdiction de 2013 sur le commerce des diamants, a indiqué le comité.
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, a plongé la Centrafrique, ex-colonie française, dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes.
Le comité des sanctions de l'ONU a également émis une interdiction de voyager et un gel des avoirs à l'encontre du chef de la milice antibalaka Alfred Yekatom, alias Colonel Rambo, actif à Bangui et dans plusieurs autres villes.
Alfred Yekatom commandait un "important groupe de miliciens armés présents dans le quartier PK9 de Bangui", qui contrôlait une douzaine de barrages de contrôle, collectait des "taxes non autorisées" sur des véhicules et camions exportant du bois au Cameroun et au Tchad, selon des documents rendus publics par le comité.
Un commandant antibalaka de la province de Lobaye (sud), Habib Soussou, a été ajouté à la liste noire, ainsi que l'ancien général Séléka, Oumar Younous, présenté comme un trafiquant de diamants proche de l'ancien président Michel Djotodia.
Sous le commandement de Habib Soussou, des assassinats ciblés, des combats et des attaques contre des travailleurs humanitaires ont eu lieu dans la province de Lobaye, a indiqué le comité.
Oumar Younous, détenteur d'un passeport soudanais, est cité pour son rôle dans le commerce illégal de diamants de la République centrafricaine vers le Soudan.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait décrété en mai 2014 des sanctions similaires contre trois responsables centrafricains: l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices antibalaka Levy Yakété et le numéro deux de l'ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam.
(Avec AFP)