La lutte contre l'insurrection islamiste qui frappe le Nigeria depuis 2009 devrait être au centre des discussions entre Ban Ki-moon et le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions fin mai.
M. Buhari a promis de démanteler Boko Haram mais depuis son investiture les attaques du groupe islamiste ont redoublé de violence.
L'avion du secrétaire général de l'ONU a atterri vers 16 heures (15h00 GMT), quelques heures à peine après que l'armée nigériane a annoncé que son chef avait échappé à une embuscade de Boko Haram dans le nord-est du pays.
"Nous voyons à travers le monde l'insécurité, les inégalités, des clivages croissants", a déclaré M. Ban dans la soirée après une rencontre avec les gouverneurs des états du Nigeria. "Ici, au Nigeria, vous ne connaissez que trop bien ces défis, y compris la montée de l'extrémisme et le manque d'égalité des chances", a-t-il ajouté, selon un communiqué.
- convoi attaqué –
Nommé en juillet, le général Tukur Buratai visitait samedi un contingent de l'armée à Faljari, à 45 kilomètres de Maiduguri, capitale de l'État de Borno, lorsque son convoi a été attaqué. Lors de la fusillade qui a suivi, dix insurgés islamistes et un soldat nigérian ont été tués, selon le porte-parole de l'armée, Sani Usman.
"Les terroristes ont été confrontés à une écrasante puissance de feu des soldats" lors de cette confrontation, "au cours de laquelle 10 d'entre eux sont morts. Nos troupes ont capturé cinq terroristes", a affirmé l'officier.
"Malheureusement, nous avons perdu un soldat lors de l'affrontement, tandis qu'un officier et quatre soldats ont été blessés par balles", a-t-il poursuivi.
Depuis l'arrivée au pouvoir de M. Buhari, Boko Haram a intensifié ses attaques dans l'État de Borno et dans deux autres États voisins du nord-est.
Cette nouvelle vague de violence a coûté la vie à plus de 1.000 personnes et mis en échec les efforts lancés depuis le début de l'année par les armées du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger qui s'efforcent de contrer Boko Haram.
- Commémoration -
Une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) de 8.700 hommes regroupant ces quatre pays et le Bénin doit être déployée incessamment dans le nord-est du Nigeria et aux confins des frontières du Cameroun et du Tchad. Les chefs d'état-majors des cinq pays ont finalisé samedi à N'Djamena les détails du déploiement de cette force.
Lundi, Ban Ki-moon déposera une gerbe pour commémorer le quatrième anniversaire de l'attaque de Boko Haram contre le siège de l'ONU à Abuja, qui avait fait 21 morts le 26 août 2011.
Pendant sa visite de deux jours, il assistera à une réunion au ministère des Affaires étrangères, pour parler de "démocratie, des droits de l'Homme et de la neutralisation des violences extrémistes". Il rencontrera également la communauté d'affaires nigériane.
Des membres de la campagne "Bring Back Our Girls" - "Rendez-nous nos filles" - ont assuré qu'ils allaient rencontrer Ban Ki-moon, ce qui n'a pas été confirmé par le gouvernement ni l'ONU. L'enlèvement en avril 2014 par Boko Haram de 276 lycéennes dans une école de Chibok, dans l'État du Borno, avait provoqué une forte émotion internationale.
Cette visite est la deuxième de Ban Ki-moon au Nigeria depuis sa prise de fonctions en 2007, après une première en mai 2011 qui avait été consacrée aux problèmes de la Libye et du Soudan du Sud.
(Avec AFP)