M. Kabila "veut faire un coup d'État constitutionnel. En appelant à un nouveau système électoral il veut faire passer le pays dans une nouvelle République", a déclaré à l'AFP Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti de l'opposition par le nombre d'élus à l'Assemblée nationale.
Cette "nouvelle République" permettrait ainsi au président de briguer un nouveau mandat, ce que la Constitution actuelle lui interdit, selon M. Kamerhe.
M. Kabila "doit choisir entre son égo et le peuple congolais", a ajouté l'ancien président de l'Assemblée nationale et ex-meilleur allié du président.
Samedi, M. Kabila a annoncé la "convocation" d'un dialogue national pour "donner une chance au processus électoral", alors que la tenue de la présidentielle devant avoir lieu en novembre 2016 est devenue incertaine.
Estimant que "la capacité actuelle de mobilisation des recettes ne permettent pas" l'organisation de scrutin telle que prévue dans le budget de la commission électorale, M. Kabila s'est interrogé sur la possibilité d'"engager dès à présent une réflexion sur un système électoral avec des modalités de vote peu coûteuses comme c'est le cas dans d'autres pays".
M. Kamerhe a été le directeur de campagne de M. Kabila pour la présidentielle de 2006. Entré en dissidence en 2010, il est arrivé troisième (avec moins de 8% des voix) à la présidentielle de 2011, marquée par des irrégularités massives et remportée par M. Kabila, au pouvoir depuis 2001.
Selon M. Kamerhe, le G7 et la dynamique de l'opposition, deux grandes coalitions d'opposition vont se prononcer lundi à Kinshasa sur la proposition du président Kabila, à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat en 2016.
Depuis septembre, l'incertitude règne sur la tenue de la présidentielle après l'invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle. La RDC traverse une crise politique profonde depuis 2011 et l'opposition soupçonne M. Kabila de chercher à s'accrocher au pouvoir au-delà du terme de son mandat.
Avec AFP