Spike Lee a précisé qu'il n'appelait pas au boycott à proprement parler de la cérémonie du 28 février prochain, mais lui ne s'y rendra pas.
"Moi je n'irai pas, ma femme n'ira pas non plus, mais tout le monde peut faire ce qu'il veut. Moi ce soir-là j'irai voir le match des New York Knicks au Madison Square Garden", a -t-il dit.
Interrogé pour savoir s'il prônait l'instauration de quotas pour la prestigieuse cérémonie de remise des prix du cinéma, Spike Lee a répondu: "Oui". "On ne peut pas toujours se servir de la vieille excuse: on ne peut pas trouver de candidats qualifiés... Ce sont des conneries".
"Tout ce truc avec l'Académie c'est une pièce mal dirigée", a encore dit le réalisateur en pointant du doigt l'Académie des arts et sciences du cinéma qui organise les Oscars.
Les acteurs et actrices nommés pour la cérémonie sont choisis par plus de 6.000 membres de la puissante Académie, à très forte majorité des hommes blancs et âgés.
Après l'annonce en fin de semaine dernière des nominations, Spike Lee est monté au créneau avec d'autres personnalités noires, comme l'actrice Jada Pinkett-Smith, la femme de Will Smith, pointant le manque flagrant de diversité.
Même la présidente de l'Académie, Cheryl Boone Isaacs, a déclaré lundi dans un communiqué avoir "le coeur brisé et se sentir frustrée" par la lenteur des changements.
Spike Lee a dit avoir rencontré Mme Isaacs à l'automne dernier et elle lui avait affirmé vouloir faire changer les choses, mais cela prendra du temps, a convenu le réalisateur.
George Clooney, l'une des plus grandes stars d'Hollywood mais qui n'est pas nommé cette année, a lui aussi estimé mardi dans la revue Variety que l'Académie des arts et sciences du cinéma avait régressé ces dix dernières années en terme de représentation des minorités.
Avec AFP