Pourquoi avoir choisi d'entrainer le Togo ?
Claude Leroy : "J'avais la chance d'avoir beaucoup de propositions. Le Togo est un pays que je connais bien depuis très longtemps. Quand j'ai entrainé le Cameroun en 1985, après la tournée au Brésil, ce fut mon premier match à Lomé. Quand je m'occupais du Ghana, j'allais souvent à Lomé voir des compétitions des joueurs de moins de 17 ou moins 20 ans. J'ai toujours bien aimé la capitale togolaise. Cela s'est fait en 24 heures. On s'est mis d'accord sur tout."
Quelle est la durée de votre contrat ?
Claude Leroy : "C'est un contrat de trois ans, jusqu'à la coupe d'Afrique des nations 2019."
Vous arrivez en tant que pompier car le Togo est en position délicate dans son groupe des éliminatoires de la CAN 2017.
Claude Leroy : "Position quasiment désespérée. On est surtout en train de bâtir quelque chose de solide pour 2019. 2017 serait formidable mais il faudrait aller gagner au Liberia, battre Djibouti et faire partie des meilleurs deuxièmes. Avec deux victoires et 13 points, la qualification est envisageable mais ça va être compliqué."
Emmanuel Adebayor est un grand joueur. Comment allez-vous aborder son cas plutot complexe ?
Claude Leroy : "Il n'y a pas de cas complexe mais des comportements complexes. Je vais aller le voir. Rien n'est plus important que l'équipe. C'est ce que je vais lui expliquer. On se singularise par son talent sur le terrain. Les vrais grands joueurs gagnent des titres. Le comportement de star ne m'intéresse pas. Potentiellement, ça aurait été l'un des plus beaux attaquants au monde. Hélas, il y a eu du gâchis de talent pour Emmanuel. On va avoir une discussion. S'il me dit qu'il a envie d'être exemplaire et qu'il veut se mettre à la disposition totale de l'équipe et ne pas vouloir se singulariser ailleurs que sur le terrain, il n'y aura aucun problème. Il serait stupide pour un entraineur de se priver du potentiel d'Emmanuel Adebayor."
Allez-vous vivre au Togo ?
Claude Leroy : "Oui, la fédération cherche déjà une maison pour moi et Sébastien Migne (NDLR : son adjoint). J'ai toujours vécu dans les pays où j'ai travaillé. Si on veut s'occuper des jeunes talents locaux, former les éducateurs, il faut vivre dans le pays. Sinon, ce n'est pas le métier tel que je le conçois."
Propos recueillis par Nicolas Pinault