La prise d'Abou Grein a eu lieu après une série d'attaques contre les forces progouvernementales lancées la semaine dernière par les combattants de l'EI venus de la ville de Syrte qu'ils contrôlent depuis juin 2015 et située à environ 140 km plus à l'est.
C'est la première fois que le groupe ultraradical sunnite réussit à étendre son contrôle à un secteur à l'ouest de Syrte. L'EI contrôle de petites localités à l'est de ce fief.
"L'EI contrôle désormais la localité d'Abou Grein", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la cellule chargée des opérations contre l'EI dans l'ouest de la Libye.
Abou Grein est un carrefour clé qui relie Syrte à la ville de Misrata, plus à l'ouest. Cette localité est également située sur une importante intersection reliant le nord au sud du pays.
S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, le porte-parole libyen a expliqué que l'EI était "sorti de sa base à Syrte pour s'étendre vers l'ouest".
Les forces progouvernementales se préparent à lancer une offensive pour "récupérer les zones sous contrôle de l'EI", a-t-il ajouté sans autre précision.
Le groupe djihadiste avait mené le 5 mai une attaque contre un poste de contrôle à Abou Grein, faisant huit morts. Après cette attaque, des centaines de familles ont fui Abou Grein craignant d'être sous le joug de l'EI responsable d'exactions terribles -décapitation, viols, prises d'otages...
Mercredi soir, toujours dans l'ouest libyen, l'EI a mené deux attaques simultanées contre un poste de contrôle militaire à Saddada, une localité sous contrôle du gouvernement d'union nationale située à 100 km au sud de Misrata.
Les attaques et les affrontements qui ont suivi entre djihadistes et forces de sécurité ont fait quatre morts et 24 blessés parmi celles-ci, selon le porte-parole.
Vendredi, le gouvernement d'union nationale, appuyé par la communauté internationale et basé dans la capitale Tripoli, a créé une cellule chargée des opérations militaires contre l'EI.
Ce gouvernement a reçu après son installation en mars à Tripoli l'appui des forces et des milices de l'Ouest et tente, sans succès pour le moment, d'étendre son influence à l'est du pays où est basé un gouvernement parallèle.
L'EI a profité du chaos dans lequel est plongée la Libye depuis la révolte qui mit fin au régime du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, afin de s'implanter dans ce pays pétrolier.
L'organisation compte 3.000 à 5.000 combattants en Libye et tenterait d'y attirer des centaines de recrues étrangères, selon des sources françaises et américaines.
Avec AFP