Dans ce rapport encore confidentiel consulté vendredi par l'AFP, des experts du Comité des sanctions de l'ONU "ont découvert que des pistolets ayant des caractéristiques similaires à ceux produits en Corée du Nord sont utilisés par certains membres des FARDC (armée régulière congolaise), ainsi que par des policiers congolais déployés dans la Minusca", la mission des Nations unies en République centrafricaine.
Ces militaires et policiers ont expliqué que les armes avaient été importées en RDC en 2014 dans le cadre d'une formation "de la garde présidentielle congolaise et des forces de police spéciales" assurée par trente instructeurs nord-coréens.
"Le même type de pistolet est aussi en vente au marché noir à Kinshasa", ajoute le rapport.
Pyongyang est sous le coup de sanctions de l'ONU qui lui interdisent de vendre des armes ou d'entraîner des forces armées. Interrogé en mars sur cette violation des sanctions internationales, ni Kinshasa ni Pyongyang n'ont répondu.
Par ailleurs, ce rapport final confirme les accusations déjà portées contre Kigali dans un rapport intérimaire datant de février, selon qui le Rwanda entraîne des réfugiés burundais dans le but de renverser le président Pierre Nkurunziza.
Dix-huit réfugiés burundais avaient alors affirmé aux experts avoir été recrutés dans un camp de réfugiés de l'est du Rwanda et entraînés militairement en mai-juin 2015 avant de passer en RDC, où ils ont été capturés.
"Un soutien externe similaire a continué pendant le début de l'année 2016", affirment les experts. "Il a pris la forme d'entraînement, de financement et d'appui logistique pour les combattants burundais passant du Rwanda en RDC".
Le groupe d'experts "a aussi rencontré des ressortissants rwandais qui lui ont dit avoir été impliqués dans l'entraînement de combattants burundais ou avoir été envoyés en RDC pour aider à soutenir l'opposition burundaise".
Sommé de s'expliquer, le gouvernement rwandais "a nié toute implication" et a affirmé "ne pas être au courant du recrutement de réfugiés burundais dans le camp de Mahama".
Avec AFP