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Human Rights Watch dénonce les "expulsions forcées" dans les forêts classées en Côte d'Ivoire


Des enfants se tiennent parmi les maisons brûlées lors d'une opération d'expulsion SODEFOR dans la forêt protégée de Goin-Débé, Côte-d'Ivoire. (2016 Human Rights Watch)
Des enfants se tiennent parmi les maisons brûlées lors d'une opération d'expulsion SODEFOR dans la forêt protégée de Goin-Débé, Côte-d'Ivoire. (2016 Human Rights Watch)

En Côte d’Ivoire, plus de 200 forêts classées ont été remplacées par des plantations de cacao. Pour combattre la déforestation, la Société de Développement des Forêts de Côte d’Ivoire, la SODEFOR, expulse brutalement des agriculteurs qui vivent dans ces forêts. Human Rights Watch dénonce une violation des droits de l’Homme et propose une reforestation au lieu de chasser sans préavis les occupants de ces forêts.

Dans le cadre de ses efforts pour combattre le changement climatique, le gouvernement ivoirien à renouvelé en septembre son intention de restaurer les forêts classées. Cet objectif fait partie de son engagement à la COP 21 de Paris de restituer au moins 20% de son territoire à la forêt.

Il s’agit notamment des forêts de Cavally, Goin-Debe, et Scio dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, où les plantations de cacao gérées par de petits agriculteurs ont remplacé de vastes étendues de forêts.

Sauf que pour conserver ces 231 forêts classées, dévastées par la déforestation, le gouvernement ivoirien, et plus particulièrement la Société de Développement des Forêts (SODEFOR), violent les droits de l’Homme selon Human Rights Watch. Les habitants de ces forêts sont chassés sans préavis, et sont victimes de violences physiques,accuse l'ONG dans un rapport rendu public.

"Trois agriculteurs ont expliqué que des agents de la Sodefor, à leur arrivée dans leur village en janvier 2016, les avaient forcés, ainsi que plus d'une dizaine d'autres jeunes hommes, à s'allonger sur le ventre, puis les avaient frappés sur le dos et les fesses à coups de bâtons, de ceintures et du plat de machettes", rapporte encore l'ONG.

VOA Afrique a joint Jim Wormington, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. «Si le gouvernement décide d’expulser aussi soudainement les agriculteurs, les conséquences sur l’impact de l’économie de la Côte d’Ivoire seront importantes »

Jim Wormington joint par Maylis Haegel
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Human Rights Watch propose alors de trouver une solution plus progressive, qui continue de donner le droit aux planteurs de vivre et de gagner de l’argent avec le cacao, mais en même temps d’avoir un reboisement graduel sur plusieurs années, avec une reforestation du pays.

Enfin, HRW a réclamé une enquête et des poursuites contre les auteurs de ces exactions, notamment les agents de la Sodefor.

La Côte d'Ivoire n'a plus que trois millions d'hectares de forêts, contre 16 millions dans les années 1960. La déforestation a été notamment engendrée par l'essor du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

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