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Mort de Freddie Gray: tous les policiers dédouanés


La procureur Marilyn Mosby de Baltimore (à droite), tient une conférence de presse à proximité du site où Freddie Gray a été arrêté, Baltimore, le mercredi 27 Juillet, 2016. A gauche, le père de Gray, Richard Shipley. (AP Photo / Steve Ruark)
La procureur Marilyn Mosby de Baltimore (à droite), tient une conférence de presse à proximité du site où Freddie Gray a été arrêté, Baltimore, le mercredi 27 Juillet, 2016. A gauche, le père de Gray, Richard Shipley. (AP Photo / Steve Ruark)

Aucun des policiers initialement poursuivis n'a été condamné dans cette affaire qui avait déclenché de violentes émeutes dans Baltimore, ville portuaire de l'est américain.

L'abandon mercredi des poursuites contre tous les policiers impliqués dans l'homicide de Freddie Gray, un Noir mortellement blessé l'an dernier dans un fourgon de police à Baltimore, risque d'accroître un peu plus les tensions raciales déjà très vives aux Etats-Unis.

Aucun des policiers initialement poursuivis n'aura donc été condamné dans cette affaire qui avait déclenché de violentes émeutes dans Baltimore, ville portuaire de l'est américain, et pris une dimension nationale aux Etats-Unis.

"Les services du procureur de la ville de Baltimore ont décidé d'abandonner les poursuites dans les dossiers restants liés à l'arrestation et à la mort de Freddie Gray", a indiqué une cour du Maryland, dont dépend Baltimore, dans un bref communiqué.

Après les émeutes de Ferguson à l'été 2014, l'affaire Freddie Gray, qui avait éclaté au printemps 2015, était devenue pour beaucoup le symbole des violences policières envers la communauté noire.

Freddie Gray, un jeune Noir de 25 ans avait été installé dans un fourgon de police le 12 avril 2015 pour être emmené au poste.

Le jeune homme a subi, dans des circonstances qui n'ont jamais été clairement établies, une fracture des vertèbres cervicales lors du transport avant de succomber à ses blessures le 19 avril.

- Fossé entre Noirs et police -

Le premier procès dans cette affaire avait résulté en un non-lieu surprise. Les deux procès suivants, y compris celui de Caesar Goodson, le chauffeur du fourgon qui faisait face aux chefs d'inculpation les plus graves, avaient débouché sur des acquittements.

Les autorités avaient dû déclarer l'état d'urgence et appeler les militaires de la garde nationale en renfort, pour tenter de rétablir le calme dans la ville.

L'affaire Freddie Gray avait souligné une nouvelle fois le fossé qui sépare souvent les forces de l'ordre de la communauté noire aux Etats-Unis.

Depuis Baltimore, les violences policières envers les Noirs n'ont cessé de défrayer la chronique, non pas parce que le phénomène est nouveau mais parce que les téléphones portables ont changé la donne.

Là où ces affaires pouvaient plus ou moins facilement être étouffées, les images des violences sont désormais partagées sur les réseaux sociaux et relayées par les médias.

L'interpellation de Freddie Gray, pour un regard de travers, avait d'ailleurs été filmée et les images étaient devenues virales.

- Thème central de la présidentielle -

La communauté noire se mobilise et a réussi à se faire mieux entendre, au point de faire des violences policières l'un des thèmes centraux de l'élection présidentielle.

Mardi, lors de la convention du parti démocrate, neuf mères de victimes ont plaidé pour que l'on s'attaque sérieusement à ce fléau, sous les cris de "Black Lives Matter", repris par de nombreux délégués.

"Black Lives Matter", né lors des manifestations de 2014 pour dénoncer les bavures est devenu un mouvement influent, qui a forcé les candidats aux primaires côté démocrate comme républicain à parler de ce sujet délicat.

Les autres intervenants lors de la convention démocrate ont d'ailleurs pris grand soin de faire la part du bon grain et de l'ivraie parmi les forces de l'ordre et éviter de se faire accuser d'être anti-flics.

La convention républicaine -- placée sous le signe de l'ordre public et de la sécurité -- avait adopté un ton résolument pro-police, la semaine dernière.

En juillet, cinq policiers ont été assassinés à Dallas, au Texas, et trois autres à Baton Rouge, en Louisiane. Dans les deux cas, un ancien combattant noir avait pris les armes pour venger les victimes des violences policières.

Ces assassinats, qui ont choqué l'Amérique, faisaient suite à deux nouvelles bavures.

A Baltimore même, la procureure, Marilyn Mosby -- qui vient d'essuyer un camouflet -- a souligné mercredi "qu'il y a eu bien des progrès (...) pour s'assurer que ce qui est arrivé à Freddie Gray n'arrive à aucune autre personne qui entre en contact avec la police que ce soit justifié ou non".

Les agents de Baltimore devront notamment porter des caméras et les fourgons en seront aussi équipés.

Reste la question cruciale d'un recrutement plus divers et d'une meilleure formation à des méthodes de maintien de l'ordre moins violentes. Un problème difficile à résoudre dans un pays où chaque comté et bourgade compte son propre corps de police.

Avec AFP

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