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Le Cameroun, "principal pays de transit" pour le trafic des diamants de Centrafrique


Des artisans miniers sur le site de diamant de Lango Oussé, dans la zone de Boda (Sud) de la RCA, le 19 sept. 2014. (VOA/Bagassi Koura).
Des artisans miniers sur le site de diamant de Lango Oussé, dans la zone de Boda (Sud) de la RCA, le 19 sept. 2014. (VOA/Bagassi Koura).

Le Cameroun est le principal pays de transit des diamants illégaux issus des zones de conflit en Centrafrique avant d'être recyclés sur le marché international en raison de "ses faibles contrôles" et de la "corruption"..

Le Cameroun "est sans aucun doute le principal pays de transit du commerce illicite des diamants de conflit de la République centrafricaine vers le marché légitime des diamants", rapporte Partenariat Afrique Canada (PAC), une organisation mondiale spécialisée dans la promotion de la bonne gouvernance des ressources naturelles notamment dans les zones de conflit.

FRANCOIS ALAIN NGBOKOTO joint par Firmin Koyaweda
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Le diamant centrafricain est sous-embargo depuis 2013 en raison de l'insécurité dans ce pays. Cet embargo a été partiellement levé en 2016.

Le Cameroun permet à ces diamants illégaux "de franchir ses frontières et de pénétrer la chaîne d'approvisionnement légale en raison de ses faibles contrôles, de la contrebande et de la corruption", pointe PAC dont les enquêteurs ont suivi les acteurs de la filière clandestine de diamant en Centrafrique et au Cameroun.

D'après l'organisation, les contrebandiers bénéficient de "l'impunité" des autorités camerounaises, et les trafiquants clairement identifiés par un groupe d'experts des Nations unies ne sont pas inquiétés.

"Une de ces personnes est Patrick Ayandho, qui gère le plus grand bureau d'achat de diamants à Kentzou, dans la région orientale (Est) du Cameroun", cite PAC.

Les enquêteurs du PAC ont décelé deux procédés grâces auxquels le diamant centrafricain part des zones minières pour les marchés internationaux en passant successivement par l'Est, la capitale Yaoundé puis le port de Douala.

Premièrement, explique PAC dans son rapport, le diamant des zones centrafricaines en conflit entre "illégalement sur le marché mondial par l'entremise du Cameroun, après avoir reçu des certificats du processus de Kimberley valides, émis par des autorités compétentes du gouvernement camerounais".

"Dans ce cas, les diamants de conflit sont exportés +légalement+, comme si la marchandise provenait du Cameroun", souligne l'organisation.

Le processus de Kimberley est un régime international de certification en vigueur depuis 2003 pour éviter que les groupes rebelles ne financent leurs activités grâce à la vente sur le marché international de diamant issu des zones en guerre ou "diamant de sang". Le Cameroun est devenu membre de cette initiative en 2012.

Deuxièmement, "les contrebandiers utilisent le Cameroun simplement comme une entrée vers d'autres pays où ils peuvent blanchir les diamants" centrafricains, selon PAC.

De même source, cette deuxième forme de trafic est beaucoup plus nuisible et "implique" également de "nombreux participants au processus de Kimberley".

En 2016, un faux certificat du processus de Kimberley, établi au Cameroun pour "blanchir" 4.523 carats, soit plus de la production diamantifère annuelle du pays (3000 carats), a été "intercepté", selon PAC.

Le Cameroun "n'a pas la capacité de faire respecter les normes minimales du (processus de Kimberley) ou d'éliminer avec autorité la présence des diamants de conflit de son territoire".

Avec AFP

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