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Téhéran menace Washington d’"une réaction très dure"


Le Président de l'Iran, M. Hassan Rohani, à gauche, salue le Premier ministre turc Muhammad Nawaz Sharif à lors d’une visite à la base aérienne de Nurkhan, Islamabad, le 25 mars 2016.
Le Président de l'Iran, M. Hassan Rohani, à gauche, salue le Premier ministre turc Muhammad Nawaz Sharif à lors d’une visite à la base aérienne de Nurkhan, Islamabad, le 25 mars 2016.

Le président Hassan Rohani a accusé mardi les Etats-Unis d'avoir "violé" leurs engagements et a promis "une réaction très dure" de Téhéran, répétant ce que martèlent tous les dirigeants iraniens depuis le renouvellement ces dernières semaines de sanctions américaines pour dix ans.

Les Etats-Unis devront "faire face à notre réaction très dure" à cette "violation", a prévenu le président Rohani dans un discours à l'université de Téhéran.

"L'Amérique (...) est notre ennemi, nous n'avons aucun doute à ce sujet", a-t-il affirmé.

"N'en doutez pas, les Américains veulent nous mettre autant de pression que possible: nous devons résister et trouver une solution et nous y parviendrons", a-t-il ajouté.

Il y a "un consensus" en Iran à ce sujet, "il n'y a aucune différence d'opinion entre le gouvernement, le Majlis (Parlement) et le guide" suprême, Ali Khamenei, selon le président Rohani.

Le président du Parlement, Ali Larijani, a estimé lors d'une conférence de presse à Téhéran, que "certaines sections" de l'accord nucléaire "auraient dû être écrites avec plus de précision pour éviter des interprétations divergentes" entre les parties prenantes.

Il préconisé "le dépôt d'une plainte concernant la violation" de l'accord par les Américains auprès d'un comité conjoint des signataires du texte.

Cette question de "la violation" américaine et de la riposte iranienne doit être discutée lors d'une rencontre mercredi entre le président Rohani et d'autres hauts dirigeants iraniens.

Le Sénat américain vient de voter par 99 voix contre 0 la prolongation pour dix ans de sanctions qui ne sont pas liées à l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre l'Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. La Chambre des représentants avait déjà voté en novembre une telle prolongation et le texte doit à présent être signé par Barack Obama.

Le régime actuel de sanctions, renouvelé tous les 10 ans depuis 1996, devait s'achever à la fin de cette année.

Les Etats-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, mais en imposent d'autres liées selon Washington au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au "terrorisme" et à son programme de missiles balistiques.

Les dirigeants iraniens estiment que le renouvellement des sanctions américaines va à l'encontre de l'esprit de l'accord, par lequel Téhéran a limité son programme nucléaire en échange d'une levée partielle de sanctions imposées par les Etats-Unis et d'autres pays.

Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l'énergie et la défense. De ce fait, les retombées économiques de l'accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu'espéré par l'Iran.

Avec AFP

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