Le nouveau parlement a été intronisé sous très haute protection à Mogadiscio, dans un contexte d’insécurité toujours très élevés.
Les parlementaires doivent élire un président par un vote à bulletin secret, mais la date de ce scrutin n'est pas encore connue.
Les 275 députés devaient initialement être élus au suffrage universel. Mais dans ce pays de la Corne de l'Afrique privé d'Etat central depuis 25 ans et ravagé par la guerre civile, le manque d'infrastructures, l'insécurité et l'omniprésence des clans ont finalement conduit à un scrutin différent et assez original.
Quelque 14.000 électeurs délégués - sur les 12 millions de Somaliens - ont voté entre octobre et décembre pour des candidats généralement choisis à l'avance par consensus et représentant chaque clan ou sous-clan.
Il s'agit cependant d'une avancée démocratique par rapport aux élections de 2012, où seulement 135 notables (Elders) avaient désigné l'ensemble des députés.
La dernière élection véritablement démocratique en Somalie remonte à presque 50 ans, en 1969.
La création d'une chambre haute de 54 sénateurs nommés et l'introduction d'un quota de 30% de femmes parmi les parlementaires sont les nouveautés du scrutin de 2016. Les autorités somaliennes ont décidé à la dernière minute d'ajouter 18 sièges de sénateurs - portant le total à 72 -, provoquant l'agacement de la communauté internationale, soucieuse de "l'intégrité" du processus électoral.
"Les partenaires internationaux pensent que l'intégrité du processus électoral de 2016 est en jeu", a averti la mission de l'ONU en Somalie (UNSOM) dans un communiqué mardi.
L'UNSOM s'inquiète aussi de la décision des autorités somaliennes de revalider des candidatures qui avaient été disqualifiés.
L'instauration du suffrage universel est désormais annoncée pour la prochaine élection en 2020.
Avec AFP