Le gel des avoirs en France de deux opposants tchadiens constitue une "manipulation odieuse", qui vise à "pérenniser le pouvoir dictatorial" à N'Djamena, a affirmé vendredi l'un des activistes concernés, le président du FACT.
"Les fonds, instruments financiers et ressources économiques" des Tchadiens Mahamat Mahadi Ali et Mahamat Nouri, ainsi que ceux du général congolais Ferdinand Mbaou, ont été gelés "pour une durée de six mois", selon trois arrêtés des ministres français de l'Économie et de l'Intérieur publiés le 19 janvier au Journal officiel.
Mahamat Mahadi Ali est le président du FACT, un mouvement de rébellion armé créé début avril 2016, qui opère à la frontière tchado-lybienne.
Le FACT est une branche dissidente de l'ex-Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), mouvement fondé par l'un des plus influents chefs rebelles tchadiens, le général Mahamat Nouri, également visé par ces sanctions.
Le gel "démontre l'obstination et la volonté de certains milieux français à vouloir, coûte que coûte, pérenniser au Tchad un pouvoir dictatorial qui le saigne depuis 25 ans", ajoute le communiqué.
Le gel n'a "matériellement aucun sens car aucun de ses opposants ne dispose de plus d'une centaine d'euros sur leurs comptes bancaires", avance le FACT.
En février 2008, l'Alliance nationale (AN) dirigée par Mahamat Nouri, avait mené une offensive sur N'Djamena et avait été tout près de renverser le régime du président Idriss Déby, retranché dans son palais.
Avec AFP