À Abidjan, la question sécuritaire est sur toutes les lèvres. A Yopougon, la plus grande commune de la capitale économique, les populations ne cachent pas leurs inquiétudes.
"Les agressions ont lieu tous les jours. A Yopougon, l'insécurité est encore plus grande. Des agressions se produisent dans tous les quartiers: à Cocody, la Riviera, au Plateau. L'État a vraiment démissionné", déplore un habitant.
A Abobo, l'autre grande commune de la capitale ivoirienne, les populations sont également inquiètes de la dégradation du climat sécuritaire.
"A Abobo-Ndotré, on entend des tirs presque toutes les nuits. On ne dort pas. En allant ou en rentrant du boulot, on est agressé par des bandits, des enfants que l'on appelle les 'microbes'. Je vois des policiers ou des militaires en patrouille, mais on ne se sent pas en sécurité", confie un autre habitant.
Le 5 octobre dernier, la mort du footballeur professionnel Georges Griffiths est venue confirmer le climat d'insécurité qui prévaut à Abidjan. Le célèbre joueur a été tué par des braqueurs qui tentaient de lui voler son véhicule.
Pour restaurer la quiétude au sein des populations, des opérations de grande envergure ont été lancées. La dernière en date, Épervier 3, mobilise depuis quelques jours près de 1.500 policiers.
L'opération a vu l'interpellation de plus de 5.000 personnes dont 248 déférées à la Maca, la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan.
Pour le porte-parole de la police, Bleu Charlemagne, la situation s'est beaucoup améliorée.
"Nous avons saisi du cannabis, des armes blanches, des couteaux et des machettes ainsi que des armes à feu", a-t-il déclaré. "232 fumoirs ont été aussi détruits".
Il poursuit : "nous allons nous attaquer à tous les secteurs chauds en termes de délinquance aussi bien à Abidjan que dans le reste du pays. Les populations ne sont pas encore totalement satisfaites, mais la situation s'améliore et nous inscrivons notre action dans la durée".
Dix grands trafiquants de drogues dont quatre Nigérians et trois Ivoiriens ont été par ailleurs épinglés lors de l'opération policière en cours.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan