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Rigueur et appel aux investisseurs pour le premier budget post-Mugabe


Patrick Chinamasa, ancien ministre de la cybersecurité, parle devant le Parlement à Harare, Zimbabwe, le 21 novembre 2017.
Patrick Chinamasa, ancien ministre de la cybersecurité, parle devant le Parlement à Harare, Zimbabwe, le 21 novembre 2017.

Le nouveau gouvernement du Zimbabwe a présenté jeudi un projet de budget pour 2018 qui mêle rigueur financière et mesures destinées à attirer les investissements étrangers qui avaient fui le pays sous le règne de Robert Mugabe.

Devant les députés, le ministre des Finances Patrick Chinamasa a notamment annoncé un adoucissement d'une loi imposée par l'ex-président, qui limitait à 49% la part des intérêts étrangers dans le capital des entreprises opérant dans le pays.

Ce seuil ne s'appliquera plus qu'aux mines de diamants et de platine, a déclaré M. Chinamasa.

Les autres secteurs de l'économie seront désormais "ouverts à tous les capitaux quels que soient leur pays d'origine", a-t-il insisté.

Au pouvoir depuis l'indépendance du Zimbabwe en 1980, Robert Mugabe, 93 ans, a été contraint le mois dernier de démissionner après un coup de force de l'armée.

Son ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, qu'il avait limogé sur les conseils de son épouse Grace, lui a succédé jusqu'aux élections générales prévues courant 2018.

M. Mnangagwa s'est fixé pour priorité de relancer l'économie du pays, ruinée par la gestion de son prédécesseur.

Le taux de chômage officiel dépasse les 90%, l'inflation galope et, au bord de l'asphyxie financière, le gouvernement peine à payer chaque mois ses fonctionnaires.

Le budget 2018 présenté jeudi, d'un montant de 5,1 milliards de dollars, prévoit ainsi une réduction draconienne du train de vie de l'Etat, dont le gel des embauches de fonctionnaires et le départ à la retraite obligatoire de ses agents de plus de 65 ans.

Ce plan d'austérité prévoit aussi la réduction des missions diplomatiques à l'étranger et, plus symbolique, de réserver aux seuls président et vice-présidents les voyages en première classe lors de leurs déplacements officiels.

Grâce à ces décisions et à l'activité attendue de l'agriculture et des mines, M. Chinamasa a anticipé une croissance de 4,5% en 2018.

Selon la Banque mondiale, le produit national brut (PNB) du Zimbabwe n'a pas dépassé 0,7% en 2016.

Le ministre des Finances a également confirmé l'intention des nouvelles autorités du pays de renouer leurs relations avec la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) et les bailleurs de fonds internationaux.

La dette zimbabwéenne auprès de la Banque mondiale et des autres bailleurs se monte à environ 5 milliards de dollars.

Avec AFP

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