Le Conseil National Palestinien (CNP -Parlement de l'OLP) qui représente les habitants des territoires palestiniens et de la diaspora, ne s'est pas réuni en session ordinaire depuis 1996 alors que les querelles politiques entre le Fatah, parti laïque d'Abbas et le mouvement islamiste Hamas sont toujours vivaces.
Une réunion d'urgence du CNP s'était déroulée en 2009 à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée.
Le CNP se réunira le 30 avril, a annoncé l'agence de presse officielle Wafa, après une décision du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de convoquer cette instance de plus de 700 membres.
Mohammad Shtayyeh, un conseiller de Mahmoud Abbas, a déclaré à des journalistes mardi que cette réunion avait pour objectifs de discuter d'"un nouveau programme politique".
L'administration américaine est supposée présenter à une date indéterminée un plan pour ranimer le processus de paix dans l'impasse depuis plusieurs années.
Cependant, une succession de décisions américaines a ravi les Israéliens et ulcéré les Palestiniens, culminant le 6 décembre avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par le président américain Donald Trump.
Malgré les échecs de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, des membres du mouvement islamiste pourraient participer à cette réunion bien que le Hamas ne soit pas membre de l'OLP, ont indiqué des analystes palestiniens.
Mais ce mouvement qui contrôle la bande de Gaza a contesté dans un communiqué la convocation de cette instance sous l'ombrelle de l'occupation" israélienne. Il a qualifié la décision "unilatérale" du Comité exécutif de l'OLP d'"infraction flagrante du consensus national" laissant entendre que ses membres ne participeraient pas à la réunion.
Le Hamas a remporté les dernières élections législatives en 2006 et dispose ainsi de 74 membres au conseil législatif (Parlement de l'Autorité palestinienne) qui est paralysé en raison des divisions inter-palestiniennes.
En janvier, le Conseil central de l'OLP, une autre instance de la centrale palestinienne avait proposé la suspension de la reconnaissance par l'OLP d'Israël jusqu'à ce que ce dernier reconnaisse l'Etat de Palestine dans les frontières d'avant 1967, c'est-à-dire avant l'occupation des Territoires palestiniens et la prise de Jérusalem-Est.
Et en février, le président palestinien, brouillé avec les Etats-Unis, a réclamé au Conseil de sécurité de l'ONU "une conférence internationale" à la mi-2018, point de départ d'un "mécanisme multilatéral" pour créer un Etat palestinien.
La Palestine est depuis 2012 "Etat observateur non membre" de l'ONU, ce qui lui a permis d'intégrer des agences onusiennes et de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI). Un statut de membre passe par une recommandation du Conseil de sécurité à l'Assemblée générale de l'ONU, sans veto des Etats-Unis, premier soutien d'Israël.
Avec AFP