La tension entre les deux camps est montée d’un cran cette semaine avec la sortie médiatique de l’ANEB pour exiger le respect d’une décision de justice suspendant les conclusions du conseil de discipline de l’Université de Ouagadougou. C’est l’avis du président de l’ANEB pour qui les autorités universitaires se doivent de respecter les décisions judiciaire du pays s’insurge Alexis Zabre.
"Depuis que la sanction a été prise contre notre camarade, la justice a pris une décision de suspendre la décision du conseil de discipline. Mais la présidence de l’université a fait appel de la décision qui a été rejetée par le Conseil d'État.", récapitule-t-il.
"Quand on est dans un Etat de droit, on ne devrait pas souffrir de difficultés pour que l’on puisse appliquer la loi. Mais à notre niveau, on compte se battre pour que cette décision-là puisse s’appliquer", s'énerve-t-il.
Au sein de l’Université, les rencontres et médiations se succèdent afin de résoudre ce problème né il y a tout juste un an.
Une violente altercation sur le campus avait vu le mis en cause blesser sérieusement un camarade qui défendait le droit de ne pas suivre un mot d’ordre de grève de cette association, alors qu’ils étaient en pleine session d’évaluation.
La décision judiciaire peut avoir plusieurs interprétations, estime le président de l’université de Ouagadougou, le professeur Rabiou Cissé.
"Il y a eu deux requêtes : l’étudiant a déposé une demande de suspension de l’application de la décision du conseil de discipline de l’Université Ouaga 1 et il a fait aussi une demande d’annulation de la sanction", rappelle-t-il.
"Après cette première étape, dire que la justice lui a donné raison, chacun peut l’analyser comme il l’entend. Mais à l’issue du tribunal administratif du conseil d’Etat, la justice a demandé à l’université de Ouagadougou de suspendre l’application de la décision du conseil de discipline", explique-t-il. Sous-entendu, la sanction reste encore pendante alors que sur le campus la plupart des étudiants rencontrés comme Flavien et Oumar, penchent pour un pardon de l’étudiant.
Aux premières semaines suivant la sanction, la réintégration de l’élève incriminée avait été conditionnée à une réconciliation avec son camarade agressé, et une demande formelle de pardon aux autorités universitaires. Après l’épisode judiciaire et l’acceptation des conditions de l’Université posées à l’ANEB, avant une éventuelle annulation de la décision disciplinaire, une sortie de crise se profile certainement à l’horizon sous les hospices du médiateur du Faso.