Les prévenus - 21 hommes et cinq femmes - étaient jugés mardi à Akbou (environ 180 km à l'est d'Alger) pour offense au précepte de l'islam, gestion d'une association sans agrément et collecte d'argent sans autorisation, selon Me Sofiane Ikken.
Me Ikken, qui a plaidé la relaxe pour l'ensemble des prévenus, a dénoncé "un acharnement policier et judiciaire contre les fidèles de la confrérie ahmadie en Algérie" et a vu dans ce procès "une atteinte à la liberté de culte garantie par la Constitution".
Le jugement doit être rendu le 10 juin.
Fondé dans le nord de l'Inde par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle, l'Ahmadisme (ou Ahmadiyya), qui se proclame tolérant et pacifique et revendique plus de 10 millions d'adeptes à travers le monde, a pris racine en Algérie à partir de 2007, quand une chaîne de télévision du mouvement a pu y être captée par satellite.
Estimés à environ 2.000 en Algérie, les Ahmadis sont depuis 2016 dans le collimateur des autorités qui ont arrêté et poursuivi près de 300 d'entre eux, l'essentiel étant condamné à des peines allant de 3 mois de prison avec sursis à 4 ans d'emprisonnement ferme.
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L'islam est religion d'Etat en Algérie, où domine la doctrine malékite sunnite, mais la Constitution garantit la liberté de culte, sous réserve d'agrément des autorités pour le lieu de culte et le prédicateur.
Le code pénal algérien punit de trois à cinq d'emprisonnement "quiconque offense le prophète (...) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'islam".
Avec AFP