Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi cette amnistie pour favoriser la réconciliation nationale.
Le PDCI était jusqu'à présent l'allié du Rassemblement des Républicains (RDR) du président Ouattara, mais de fortes tensions agitent la coalition au pouvoir, à deux mois des élections locales et à deux ans de la présidentielle.
"Le PDCI-RDA (...) salue la libération des prisonniers politiques" , a déclaré son chef Henri Konan Bédié (président de 1993 à 1999) dans un communiqué transmis à l'AFP.
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Le PDCI "voudrait être assuré que cette libération contribuera, à n’en point douter, à une décrispation de la vie politique dans notre pays", pour "qu’aucun Ivoirien ne soit contraint à l’exil".
Pour le PDCI, "la réconciliation entre les filles et les fils de notre pays constitue le fondement de la cohésion sociale et de l’unité nationale pour une Côte d’Ivoire forte, résolument tournée vers le développement et le progrès social", souligne l'ex-parti unique, souhaitant que "l’ordonnance d’amnistie se transforme rapidement en une loi d’amnistie pour rendre plus inclusif cet acte de réconciliation".
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Simone Gbagbo, incarcérée depuis sept ans et qui purge une peine de 20 ans, "sera remise en liberté demain, après que les formalités judiciaires aient été faites", a affirmé mardi à l'AFP Me Rodrigue Dadjé.
Mme Gbagbo est également poursuivie par la Cour pénale internationale qui a délivré contre elle un mandat d'arrêt en février 2012.
Mais le président Ouattara a affirmé en février 2016 qu'il "n'enverrait plus d'Ivoiriens" à la CPI, estimant que son pays avait désormais une "justice opérationnelle".
"Un grand pas"
L'amnistie annoncée par le président Ouattara de 800 "concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale" ou "des infractions contre la sûreté de l'Etat" commises par la suite, va dans le sens d'une réconciliation nationale longuement attendue par les Ivoiriens. L'opposition accusait le régime Ouattara de pratiquer une "justice des vainqueurs", en ne poursuivant que le camp Gbagbo.
A deux ans de la fin de son deuxième mandat (et dernier selon la Constitution), le geste de clémence du président devrait permettre d'apaiser les inquiétudes d'une possible résurgence de la violence lors de l'élection présidentielle de 2020.
"C'est un grand pas vers la réconciliation", a réagi Georges Armand Ouégnin, président de "Ensemble pour la démocratie et la souveraineté" (EDS), coalition qui regroupe des partis politiques, des associations de la société civile et la frange pro-Gbagbo du FPI.
"Mais il faudrait aller plus loin avec la libération des militaires" (exclus de l'amnistie) et celle de Laurent Gbagbo, qui reste l'élément crucial pour la réconciliation", a-t-il précisé.
"M. Ouattara a posé un acte important, historique pour la paix, la stabilité et l'unité nationale", a déclaré Pascal Affi Nguessan, qui dirige l'autre faction du FPI, avec "cette décision" "attendue depuis plusieurs années par les Ivoiriens".
Tout en saluant une décision "allant dans le sens de l’apaisement du climat socio-politique", le Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale (GPATE), un réseau d’organisations de la société civile ivoirienne, s'est cependant dit "déçu que la justice se laisse encore une fois voler la vedette par la politique et n'ait pas pris ses responsabilités", au risque de favoriser "l'impunité" des auteurs de crimes, quand de nombreux Ivoiriens ont "subi des atrocités", selon son président Denis Yaurobat.
La deuxième grande mesure annoncée par le président Alassane Ouattara, la réforme de la commission électorale, dont l'équité est contestée par l'opposition et la société civile, a également été largement saluée.
"Il faut une commission électorale crédible pour des élections crédibles" et "des élections crédibles sont le gage d'une véritable réconciliation nationale", a estimé Georges Armand Ouégnin pour EDS.
Les prochaines élections, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre, et la présidentielle en 2020.
Avec AFP