Un cas confirmé et un cas présumé ont été recensés dans la ville d'Oicha, située dans le nord de la province du Nord-Kivu, a déclaré le directeur général adjoint de l'OMS, en charge des réponses d'urgence, Peter Salama, lors d'une conférence de presse à Genève.
Oicha n'est pas contrôlée par les rebelles mais le territoire qui entoure la ville est sous l'emprise des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), responsables présumés du massacre de plusieurs centaines de civils depuis 2014.
"Pour la première fois, nous avons un cas confirmé (...) dans une zone de grande insécurité", a souligné M. Salama.
"C'était vraiment le problème que l'on anticipait et que l'on redoutait en même temps", a-t-il dit.
La dixième épidémie de fièvre hémorragique Ebola sur le sol congolais a été déclarée le 1er août à Mangina, dans la province du Nord-Kivu, faisant jusqu'à présent 63 morts (sur 103 cas confirmés ou probables), selon le responsable de l'OMS.
Une vaccination ciblée est utilisée comme lors de la dernière épidémie qui a touché la province de l'Équateur, dans le nord-ouest de la RDC, et dont la fin a été annoncée le 24 juillet (33 morts sur 54 cas au total).
Les cas d'Oicha vont compliquer la lutte contre l'épidémie, obligeant les personnels sanitaires et humanitaires à travailler "dans un environnement très complexe", a relevé M. Salama, expliquant que les équipes onusiennes ne peuvent se déplacer à Oicha qu'avec une escorte armée.
Selon le haut responsable onusien, un grand nombre de civils ont été tués lors de troubles dans les environs d'Oicha et des travailleurs humanitaires, des prêtres et des employés du gouvernement sont actuellement retenus en otage par les rebelles.
"Nous sommes à un moment charnière" dans la lutte contre l'épidémie, a-t-il conclu. "Nous sommes vraiment à la croisée des chemins".
Avec AFP