Les militaires votent vendredi pour pouvoir "se libérer pour la sécurisation du vote" de samedi, selon une source officielle.
Ils doivent voter dans quelque 80 bureaux de vote dont une trentaine à Nouakchott. Le nombre d'inscrits sur les listes électorales militaires n'a pas été précisé. Leurs suffrages seront scellés et ensuite dépouillés et comptés en même temps que ceux des civils, selon la Commission électorale.
La campagne électorale de deux semaines s'est achevée jeudi soir par un échange houleux entre le pouvoir et la majorité.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé que "le pays est en danger" à cause d'une opposition divisée, selon lui, en "islamistes dangereux, extrémistes racistes et des résidus d'anciens régimes ayant mis le pays à genoux", lors d'un meeting jeudi soir à Nouakchott.
"Nous ne pouvons pas laisser le pays à ces gens. Nous devons les tenir loin des affaires par un vote massif pour l'UPR", le parti présidentiel, a-t-il poursuivi. Les islamistes "n'attendent que leur échec politique pour prendre les armes", avait-il déclaré mercredi, lors d'une conférence de presse.
"C'est M. Aziz qui a pris les armes contre un régime élu et assassiné la démocratie en prenant possession du pouvoir", a rétorqué jeudi soir un responsable du parti islamiste Tewassoul, Jemil Ould Mensour, dans une déclaration à la presse.
M. Aziz, un ancien général, est arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, avant d'être élu en 2009 et réélu en 2014.
Un autre responsable de l'opposition, Mohamed Ould Moloud, a accusé jeudi soir le "régime" mauritanien d'être "aux abois" et "de s'acheminer vers une fraude massive". "L'opposition ne se laissera pas faire et réagira avec force et détermination", a-t-il prévenu.
Ces élections constituent un test pour le régime du président Aziz à moins d'un an de la présidentielle mi-2019, alors que la Mauritanie est engagée aux côtés de ses alliés régionaux dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.
Un nombre record de 98 partis politiques participe à ces élections auxquelles sont appelés plus de 1,4 million d'inscrits. En cas de second tour, celui-ci se tiendra le 15 septembre.
Malgré les appels en ce sens de l'opposition, le scrutin, dont les premiers résultats sont attendus en début de semaine prochaine, se déroulera en l'absence d'observateurs internationaux.
Avec AFP