Les cinq candidats s'indignent "du traitement biaisé et volontairement déséquilibré" par les médias d'Etat des activités des personnalités en course pour la présidentielle, exigeant "le rétablissement de l'équité et de l'égalité", dans un communiqué daté de mardi.
Le texte est signé du Social démocratic front (SDF, principal parti d'opposition), du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de l'opposant Maurice Kamto, du parti Now! de l'avocat Akere Muna, ainsi que des rassemblements de Cabral Libii et Serge Espoir Matomba, deux jeunes candidats à la présidentielle.
Les signataires estiment que les tranches d'informations des médias public de la Cameroon radio television (CRTV), sont devenues une "véritable campagne de propagande pro-RDPC", le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir.
Les opposants évoquent également une récente note interne à la CRTV selon laquelle "sur treize équipes (de reportage) pour (suivre) les neufs candidats à l'élection présidentielle, cinq ont été dédiées au candidat Paul Biya et à son équipe de campagne".
Selon cette note consultée par l'AFP, une équipe de reporters suit M. Biya, une autre est mandatée auprès de son directeur de campagne, une autre couvre les activités du RDPC, et les deux dernières s'intéressent aux activités des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, caciques du RDPC.
D'après la même note, chacun des huit candidats de l'opposition n'a le droit qu'à une seule équipe.
Les responsables de la CRTV justifient cette couverture médiatique par une meilleure représentativité sur le territoire national du parti au pouvoir.
Par le passé, les médias d'Etat ont souvent été accusés d'accorder la part-belle au RDPC, qui s'appuie régulièrement sur les moyens de l'Etat pour des élections. Les ministres ou directeurs de ministères n'hésitent ainsi pas à faire campagne avec leurs véhicules de fonction.
La campagne officielle de la présidentielle du 7 octobre, scrutin uninominal majoritaire à un tour, débute samedi. Neuf candidats briguent la présidence, dont Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982.
Elle se tiendra dans un contexte sécuritaire tendu, notamment dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où les séparatistes anglophones armés ont promis que le scrutin n'y aurait pas lieu. Yaoundé a assuré qu'il s'y déroulera.
Avec AFP