"Non à l'insécurité, au terrorisme, à la corruption, au chômage, à la vie chère et à la précarité", ont scandé les manifestants, qui ont arpenté les artères de la capitale burkinabè après s'être rassemblés place de la Nation pour cette première marche organisée par l'opposition depuis l'élection du président Kaboré, en novembre 2015.
"Nous sommes là parce que le pays est en danger, en train de vaciller", a lancé le chef de file de l'opposition, Zéphyrin Diabré, se réjouissant d'une "très très forte mobilisation".
"Notre sécurité n'est plus garantie. Le territoire est envahi et menacé. Et face à cela, le pouvoir est dans des tâtonnements et des improvisations", a-t-il poursuivi.
"Ce qui se passe ces derniers jours nous conforte malheureusement dans cette triste conviction. Non, notre pays ne peut pas et ne doit être abonné aux cérémonies d'enterrements réguliers de jeunes soldats à peine sortis de l'adolescence, assortis de décoration à titre posthume", a soutenu Zéphyrin Diabré, qui réclame le limogeage des ministres en charge de la défense et de la sécurité".
"Le diagnostic clinique de notre pays est engagé", a lancé le porte-parole des Organisations de la société civile, Siaka Coulibaly. "Le Burkina Faso est en danger du fait de la gouvernance actuelle qui s'illustre par l'indécision, l'inaction et l'absence de vision", a soutenu M. Coulibaly.
Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d'attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015.
Le nord et l'est sont particulièrement touchés alors que Ouagadougou a été frappée à trois reprises.
Mercredi, huit soldats ont perdu la vie en sautant sur un engin explosif artisanal, dans le nord, près de Djibo. Dimanche, trois gendarmes avaient été tués après le rapt d'un Indien, un Sud-Africain et d'un Burkinabè travaillant dans les mines d'or.
Selon un bilan officiel établi mi-septembre, les attaques islamistes ont fait 118 morts, 70 civils et 48 membres des services de sécurité.
Avec AFP