Plusieurs dizaines de milliers de personnes, au bas mot, ont ainsi participé au festival religieux Irreecha, à Bishoftu, à 50 km au sud-est d'Addis Abeba, a constaté un journaliste de l'AFP.
Chez les Oromo, Irreecha célèbre la fin de la saison des pluies et le début du printemps. La foule y prie pour l'abondance et la prospérité.
Le festival était placé cette année sous le signe de la réconciliation, deux semaines après des violences meurtrières en périphérie d'Addis Abeba, qui avaient vu notamment des groupes de jeunes oromo cibler des habitants issus de minorités ethniques.
Ainsi Endrias Wegede, trentenaire issu de l'ethnie Gamo, a participé pour la première fois de sa vie au festival, à l'invitation des autorités religieuse et politique oromo.
"La bienveillance et la coopération de certains Oromo ont permis d'éviter un bain de sang encore plus important à Burayu (théâtre des récentes violences) tandis que nos chefs coutumiers ont aussi protégé la vie d'Oromo et leurs biens dans notre région", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le festival s'est déroulé dans le calme dimanche.
Lors de l'Irreecha 2016, la police avait tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule après la reprise par une partie des participants de slogans alors utilisés depuis de nombreux mois dans les manifestations anti-gouvernementales.
Le mouvement de foule consécutif aux tirs de la police avait provoqué la mort de 55 personnes selon les autorités, bien plus selon les opposants.
En 2017, le festival s'était mué en une manifestation anti-gouvernementale.
Mais depuis, un nouveau Premier ministre, Abiy Ahmed, a pris les rênes du pays, en avril 2018. M. Abiy, 42 ans et premier Oromo à accéder à ce poste, a multiplié les gestes d'ouverture et les réformes.
Des violences intercommunautaires aux enjeux le plus souvent territoriaux ont toutefois émaillé le début de son mandat et ont déplacé près d'un million de personnes.
Avec AFP