La Canadienne, née en Haïti, ancienne gouverneure générale et ex-journaliste vedette, sera candidate à sa succession lors du prochain sommet de l'OIF à Erevan. Elle sera opposée à Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, soutenue par la France et l'Union africaine.
La tradition veut que le choix soit fait par consensus, plutôt que par vote formel.
"Le Canada a décidé de se rallier au consensus, comme c'est la tradition, ça a toujours été la manière de faire, on ne va pas la changer", a déclaré à l'AFP une source gouvernementale. "On a bien vu qu'elle (Michaëlle Jean) n'avait pas les appuis nécessaires, la suite lui appartient, il faut se rendre à l'évidence."
"Pour ce qui est du poste de Secrétaire général, le Canada est prêt à se rallier au consensus, comme le veut la façon de faire en Francophonie", a confirmé dans un courriel à l'AFP Jérémy Ghio, porte-parole de la ministre canadienne de la Francophonie Mélanie Joly.
De son coté, François Legault, le nouveau Premier ministre élu du Québec, attendu mercredi à Erevan avec le Premier ministre fédéral Justin Trudeau, a lui aussi annoncé qu'il ne soutiendrait pas Mme Jean.
"Nous nous joindrons au consensus africain qui est plein de potentiel", a annoncé M. Legault dans un tweet. "Il est maintenant temps de laisser place à un nouveau style de gestion".
François Legault, dirigeant du parti nationaliste Coalition Avenir Québec (CAQ), a été élu la semaine dernière à la tête de la province canadienne qui est avec le Canada le deuxième contributeur de l'OIF, derrière Paris.
M. Legault prend ainsi le contrepied de son prédécesseur, le libéral Philippe Couillard, qui avait émis des réserves sur la gestion de Mme Jean avant de finalement appuyer sa candidature.
Les médias québécois ont pointé les dépenses, qualifiées de "somptueuses", de la Francophonie pour Mme Jean et sa famille, comme la rénovation de sa résidence officielle pour 500.000 dollars canadiens (plus de 335.000 euros).
Selon la presse québécoise, Paris aurait proposé à Ottawa de retirer la candidature de Mme Jean, en échange d'appuis aux Nations unies, où le Canada fait campagne pour un siège non permanent au Conseil de Sécurité.
L'information a été démentie par le bureau du Premier ministre.
M. Trudeau a appelé plusieurs dirigeants africains à l'été 2017 pour tenter de les rallier à la candidature de Mme Jean, avant de renoncer in extremis faute de soutiens suffisants.
Le Canada a toutefois tenu à rendre hommage au travail de la secrétaire générale sortante.
"Nous saluons le travail de Mme Jean à la tête de la Francophonie, notamment en ce qui a trait à l'éducation des filles et à l'émancipation des femmes", a souligné le porte-parole de la ministre canadienne de la Francophonie.
Avec AFP