L'audience de quatre heures a eu lieu devant la Cour suprême de justice "faisant office de Cour de cassation" en l'absence des deux principaux prévenus, l'ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi et un ressortissant américain du nom de Darryl Lewis.
Les juges ont refusé d'entendre leurs avocats en leur absence, a indiqué à l'AFP l'un d'eux, le bâtonnier honoraire Jean-Joseph Mukendi Wa Mulumba.
Début août, M. Katumbi, qui vit à l'étranger depuis mai 2016, s'était présenté deux jours d'affilée au poste-frontière de Kasumbalesa en Zambie, où il affirme n'avoir trouvé personne du côté de la douane congolaise.
M. Katumbi assure qu'il voulait rentrer en RDC pour déposer sa candidature à l'élection présidentielle.
Son entourage a transmis à la presse une lettre en date du 20 juillet dans laquelle M. Katumbi demandait au ministre congolais des Affaires étrangères "la délivrance d'un nouveau passeport" pour comparaître devant la justice à l'audience de ce 10 octobre et déposer sa candidature à la présidentielle.
"Le gouvernement ne lui accorde pas de passeport pour voyager et ne le laisse pas rentrer quand il le souhaite", indique son entourage, selon lequel l'ambassade de RDC aux Etats-Unis a refusé la délivrance d'un visa à son co-accusé.
La défense a tout de même profité de la présence à l'audience d'un autre co-accusé "pour soulever une exception d'inconstitutionnalité. La Cour de cassation a été obligée d'envoyer le dossier à
la Cour constitutionnelle", a déclaré à l'AFP Me Mukendi.
Cette nouvelle procédure pourrait prendre au moins trois mois, a-t-il ajouté.
Des partisans de Moïse Katumbi ont manifesté à l'extérieur de la Cour sous surveillance policière, a constaté l'AFP.
"Je ne reconnais pas à ces juges le droit de juger Moïse Katumbi", avait déclaré son avocat français Eric Dupont-Moretti à Jeune Afrique à la veille de l'audience.
Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, M. Katumbi est accusé d'"atteinte à la sûreté de l'Etat" pour le recrutement présumé de mercenaires.
Il a été également condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière. Réfugiée en France, une juge congolaise affirme qu'elle a prononcé la peine sous pression du pouvoir.
Avec AFP