"Alors que 2017 avait été l'année la moins meurtrière depuis 14 ans pour la profession, 2018 inverse cette tendance à la baisse", a relevé l'association dans un communiqué publié jeudi.
"Déjà 56 journalistes ont été tués en raison de leurs activités professionnelles. Des chiffres à la hausse auxquels il convient d'ajouter plus d'une dizaine de cas en cours d'investigation par Reporters sans frontières", ajoute l'organisation non gouvernementale.
"Le nombre alarmant de morts nous rappelle la nécessité urgente de protéger davantage les journalistes", a estimé le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
RSF redemande à cette occasion la nomination d'un représentant spécial de l'ONU en charge de la protection des journalistes, une mesure soutenue par plusieurs États dont la France ainsi que "130 médias, organisations et syndicats dans le monde".
L'Afghanistan est le pays le plus meurtrier avec 13 journalistes tués depuis le début de l'année, souligne RSF, qui rappelle que durant la seule journée du 30 avril, 10 journalistes y ont péri.
Ce jour-là, neuf journalistes étaient décédés lors d'un double attentat, dont Shah Marai, chef photographe de l'AFP à Kaboul; et le même jour, Ahmad Shah, correspondant de la BBC, avait été assassiné par des hommes armés dans l'est du pays.
Par ailleurs, si le nombre de reporters professionnels tués en Syrie a fortement baissé (deux depuis le début de l'année contre 9 durant 2017), cela ne doit pas occulter selon RSF "les risques grandissants pris par les journalistes-citoyens syriens pour témoigner du conflit", six d'entre eux, plus un collaborateur de médias, étant morts depuis le 1er janvier.
Avec AFP