Les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays européens disent, dans une déclaration commune, partager les "graves préoccupations" de la Haute représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini, et du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sur le sort de cet opposant saoudien.
Paris, Londres et Berlin "prennent cette affaire très au sérieux", lit-on dans leur communiqué.
"Toute la lumière doit être faite sur la disparition" du journaliste, ajoutent-ils. "Une enquête crédible est nécessaire pour établir la vérité au sujet de ce qui s'est passé et, le cas échéant, pour identifier les responsables de la disparition de Jamal Khashoggi et leur demander des comptes."
"Nous encourageons les efforts conjoints turco-saoudiens en cette direction et attendons du gouvernement saoudien qu'il fournisse des preuves complètes et détaillées", insistent les trois ministres des Affaires étrangères. Ils précisent qu'ils ont transmis directement ce message aux autorités saoudiennes.
Selon le quotidien turc Sabah, des enregistrements effectués grâce la montre connectée du journaliste laissent supposer qu'il a été torturé et tué.
Sa fiancée assure qu'il n'est pas ressorti du consulat saoudien. Selon des sources proches des services de sécurité turcs, il y a été tué par une équipe d'une quinzaine de Saoudiens repartis le jour même dans leur pays.
Ryad dément formellement et a accepté de participer à l'enquête. Une délégation saoudienne est arrivée vendredi en Turquie.
Jamal Khashoggi s'était exilé aux Etats-Unis il y a un an, craignant que ses opinions ne lui valent des représailles.
Au cours de l'année écoulée, il a dénoncé dans des articles publiés par le Washington Post l'attitude de Ryad à l'égard du Qatar, la guerre au Yémen et la répression politique ou la censure dans son pays.
Avec Reuters