"Les gendarmes ont visé et ils ont tiré. Mon chauffeur est blessé" au visage par des éclats de verre, a déclaré à l'AFP M. Diallo.
"La balle est passée juste entre mon chauffeur et moi", a poursuivi M. Diallo, en montrant du doigt les impacts d'une balle ayant traversé les vitres avant et arrière du véhicule, selon les constatations d'un correspondant de l'AFP.
Sollicité par l'AFP, le porte-parole de la police n'a pas voulu réagir. Le ministre de l'Administration territoriale, Bouraima Condé, n'a également pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
"On a voulu m'assassiner", a assuré le chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), en mettant en cause le chef de l'Etat.
"La fois dernière, je vous avais dit qu'il (Alpha Condé) a ordonné de m'assassiner. Voilà la preuve la plus éloquente, regardez le pare-brise", a-t-il poursuivi.
L'opposition avait maintenu son appel à manifester mardi, malgré l'interdiction décrétée la veille par les autorités locales de Conakry, pour protester contre la violation par le pouvoir, selon elle, d'un accord conclu en août sur l'installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.
"Je suis sorti de chez moi pour aller à la marche. A à peine un kilomètre de chez moi, les forces de l'ordre ont érigé des barricades à l'aide de leurs pick-up et dès que je suis arrivé avec mon cortège, c'est-à-dire avec les autres membres de l'opposition, les soldats ont commencé à gazer et dans cette nuée de fumée, j’ai entendu un tir et la balle a traversé mon véhicule et j'ai fait demi-tour avec mes amis", a raconté M. Diallo.
"J'ai échappé à la mort, ils ont tenté de m'assassiner et c'était d'ailleurs ça leur objectif, puisque dans la fumée, on ne voyait presque rien. C'est pourquoi ils m'ont raté", a-t-il estimé.
"Je vais dire aux auteurs de cette tentative que je ne fléchirai pas, je continuerai mon combat jusqu'au sacrifice ultime s'il y a lieu, parce qu'on ne peut pas accepter que nos libertés soient confisquées, que notre Constitution soit violée en permanence par M. Alpha Condé", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, des échauffourées avaient éclaté à Conakry entre quelques centaines de jeunes manifestants et les forces de l'ordre.
"Tout regroupement tendant à provoquer une marche ou à empêcher les gens de circuler sera réprimé", avait prévenu le chef des unités d'intervention de la police, le général Ansoumane Camara.
L'installation des élus communaux a commencé au début du mois sous la supervision de délégués du ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation. Mais l'opposition accuse le pouvoir de corrompre certains de ses élus pour s'assurer le contrôle de mairies à travers le pays. Un jeune homme avait été tué par balle lors d'une manifestation de l'opposition la semaine dernière à Conakry.
Avec AFP