Et les raisons de continuer à s'y intéresser sont multiples avant la 239e édition d'une rivalité vieille de plus d'un siècle dimanche au Camp Nou
. Buteurs en moins, incertitude en plus
Sans Messi blessé jusqu'à la mi-novembre (bras fracturé) et sans Ronaldo parti à la Juventus Turin, le clasico est orphelin de ses deux meilleurs buteurs historiques: 26 buts pour l'Argentin, 18 pour le Portugais.
Mais vu l'intensité de la rivalité Barcelone-Madrid, personne ne croit à un match nul et vierge, un score enregistré une seule fois au XXIe siècle (en novembre 2002).
"C'est un gros match, il n'y a pas besoin de se poser 150 questions", a prévenu l'avant-centre madrilène Karim Benzema. "Il faut jouer notre football et surtout avoir l'envie de gagner, pas de faire match nul ou gérer un résultat."
Jadis résumée au duel Messi-Ronaldo, la menace offensive semble plus diffuse cette saison: Benzema et Luis Suarez sont en forme ascendante, Marco Asensio et Ousmane Dembélé ont beaucoup à prouver, Gareth Bale et Philippe Coutinho ont un statut de star à confirmer...
. Entraîneurs au bord de la crise de nerfs
La question du moment, au Real Madrid, c'est l'avenir de Julen Lopetegui. Le technicien merengue a perdu énormément de crédit avec une série noire de cinq matches sans victoire et le succès 2-1 contre Plzen mardi en Ligue des champions n'a rien réglé.
Mais le Real, faute de candidat évident et pressé par le calendrier, a provisoirement maintenu le Basque: ce dernier joue sa peau dimanche au Camp Nou.
A l'inverse, le Barça a été collectivement excellent mercredi contre l'Inter Milan (2-0). De quoi faire figure de favori ?
Pas si vite, a répondu Ernesto Valverde: "Dans un tel match, malgré les dynamiques de chaque équipe, les écarts se réduisent, tout se resserre et on verra ici un grand Real Madrid", a souligné le technicien, dont l'avenir est tout aussi flou.
Arrivé en 2017, Valverde peut choisir de rester une troisième saison l'an prochain... ou bien de partir en juin, et pour l'instant, personne au Barça n'a levé le doute.
. Une Liga plus ouverte que jamais
La crise merengue éclipse tout mais le clasico peut tout changer: une victoire dimanche ramènerait le Real à seulement un point du leader Barcelone!
"C'est une belle occasion pour nous à ce moment précis", a déclaré le milieu allemand Toni Kroos mardi à l'AFP. "Nous n'avons pas d'autre choix que de relever la tête et de montrer face à un grand adversaire combien nous sommes bons."
D'ailleurs, loin de l'habituelle Liga à deux têtes, les sept premiers se tiennent en seulement quatre points avant la 10e journée ce week-end.
Selon Gregorio Manzano, ancien entraîneur de l'Atlético, ce resserrement des niveaux peut s'expliquer par le départ de Ronaldo, par la fatigue des Mondialistes dans les grands clubs ou par l'assainissement des finances des clubs moyens, qui peuvent mieux recruter grâce à la mutualisation des droits télévisés.
"Nous avons vécu en Espagne le Siècle d'Or du football, nous avons admiré deux superbes joueurs, Cristiano Ronaldo et Messi, mais tout a une fin dans la vie. Il faut s'habituer à d'autres temps", a commenté le technicien lors d'un récent colloque de la fédération espagnole à Madrid.
. Un match toujours très suivi
Ces dernières saisons, la Ligue espagnole (LaLiga) présentait le clasico comme le match de clubs le plus suivi au monde avec environ 500 millions de téléspectateurs attendus dans 182 pays, de l'Amérique à l'Asie.
Ce chiffre pourrait croître dimanche en vertu d'un accord scellé cet été avec Facebook: le réseau social retransmet gratuitement et en direct les matches de la 1re division espagnole dans huit pays d'Asie du sud, dont l'Inde et ses 1,3 milliard d'habitants.
D'où les propos rassurants du président de LaLiga Javier Tebas, interrogé le mois dernier sur la perte que représentait Ronaldo pour le Championnat d'Espagne.
"Après le départ de Cristiano Ronaldo, nous avons parachevé plusieurs négociations pour les droits télévisés (à l'international) et personne ne nous a rien dit à ce sujet", a-t-il dit. Signe que la Liga et son joyau, le clasico, passionnent toujours.
Avec AFP