M. Ramazani Shadary a pris la parole devant des dizaines de milliers de sympathisants de sa coalition électorale qui ont pris d’assaut le stade Tata Raphaël d'une capacité de 40.000 personnes, dans la commune de Kalamu, au centre de Kinshasa.
"La semaine prochaine nous allons vous communiquer notre projet de société", a rassuré le candidat désigné par le prédisent Joseph Kabila pour sa succession.
Les partisans du président Joseph Kabila sont arrivés au stade à bord de bus affrétés par l'État ou de taxis et taxi-bus des transports en commun qui les déposaient sur les artères conduisant au stade Tata Raphaël, dans la commune de Kalamu, au centre de Kinshasa.
Les ministres et autres responsables venaient à bord de véhicules officiels, certains sous escorte policière.
La plupart des manifestants portaient des T-shirt avec la mention "FCC" (Front commun pour le Congo) ou tenaient des banderoles et des drapeaux des partis politiques de la majorité.
Dans ce stade d'une capacité de 40.000 places, un podium monté aux couleurs du drapeau de la RDC était déjà installé, alors que les effigies du président Kabila et de son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary étaient placées en nombre.
En chemise blanche, coiffé d'une casquette de la même couleur, M. Ramazani Shadary a fait son entrée peu avant 12h00 dans un stade plein à craquer alors que d'autres manifestants étaient coincés à l'extérieur, faute de places.
Le candidat à la présidence était accompagné du Premier ministre, Bruno Tshibala, du ministre de l'Intérieur, Henri Mova, et de son collègue du Plan, Modeste Bahati. Ils ont été applaudis par la foule.
"Voici notre candidat, Emmanuel Ramazani Shadary", a déclaré le Premier ministre.
"Le 23 décembre 2018, il y aura élections, que personne ne vous parle de report. On n'est pas encore en campagne mais le raïs (surnom de Kabila) vous a désigné une personne, c'est Emmanuel Ramazani Shadary", a rappelé ce dernier.
"Je suis le candidat de Joseph Kabila. Derrière lui, nous allons poursuivre le travail de la reconstruction du pays", a-t-il dit.
Sur les grandes artères des communes avoisinant le stade, des véhicules circulaient à vive allure, diffusant une musique à tue-tête à la gloire du président Kabila et de M. Ramazani Shadary. "Que nous dormions, ou que nous nous réveillions, nous pensons à Kabila, nous pensons à Shadary".
La présence policière était discrète par rapport à la veille, lors d'une manifestation de l'opposition qui s'est déroulée sans incident majeur. Ces opposants avaient réclamé à la commission électorale (Céni) l'abandon des machines à voter lors des prochaines élections. De fabrication sud-coréenne, ces machines permettront aux électeurs de choisir les candidats et d'imprimer les bulletins de vote, selon la Céni. L'opposition estime que ces écrans tactiles vont favoriser la fraude.
"Nous voulons la machine à voter", a lancé M. Ramazani Shadary, avant que le mot d'ordre ne soit repris par la foule.
Les élections présidentielle et législatives sont prévues le 23 décembre en RDC, après avoir été reportées en 2016 puis en 2017. La campagne électorale pour les différents scrutins est prévue du 22 novembre au 21 décembre 2018.
La présidentielle doit désigner le successeur du président Kabila, resté dix-huit ans au pouvoir et qui ne pouvait plus constitutionnellement se représenter. M. Kabila a désigné en août son ex-ministre de l'Intérieur, Ramazani Shadary comme candidat du FCC, une coalition mise en place en juin.
Avec AFP