Mamadou Bela Baldé, 30 ans, est tombé en sortant de chez lui avec trois de ses amis dans le quartier de Wanidara sur des militaires qui ont alors "ouvert le feu", le touchant mortellement à la tête et l'un de ses compagnons, Mamadou Alimou Diallo, à la poitrine, a affirmé à l'AFP son frère qui n'a pas voulu révéler son identité complète.
"Il y avait aussi deux autres qui étaient avec eux qui ont été blessés mais sont encore en vie", selon la même source.
Une source à l'hôpital Ignace Deen a indiqué que l'établissement avait reçu les deux corps.
Aucun commentaire des autorités n'était disponible dans l'immédiat.
"Les manifestations se sont bien déroulées dans notre quartier toute la matinée et une partie de l'après-midi, mais le calme est revenu depuis 16H00, donc il n'y avait de manifestations au moment du passage des militaires", a déclaré un témoin joint par l'AFP.
L'opposition guinéenne avait appelé à une nouvelle journée "ville morte" mercredi, et à une manifestation jeudi, interdite par les autorités.
Dans la journée, deux jeunes d'une vingtaine d'années avaient été blessés par balles à Cosa, une autre banlieue de Conakry, alors qu'ils érigeaient des barricades pour empêcher les pick-ups de la police d'emprunter la route Le Prince qui mène des périphéries de la capitale au centre-ville, selon un correspondant de l'AFP.
L'opposition multiplie depuis le début du mois d'octobre les journées ville morte et les manifestations pour protester contre la violation selon elle par le pouvoir d'un accord conclu en août sur l'installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.
Elle accuse le gouvernement de corrompre ses élus pour s'assurer une large majorité des communes à travers le pays.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en décembre 2010, une centaine de manifestants ont été tués par les forces de l'ordre, selon l'opposition et les décomptes de la presse. La mouvance présidentielle affirme pour sa part que 12 membres des forces de maintien d'ordre ont été tués au cours de cette période.
Avec AFP