Ce forum a été organisé du 13 au 15 novembre à Bukavu grâce au financement de l'USAID, l'Agence des États-Unis pour le développement international.
Ces assises qui s’inscrivaient dans le cadre du programme "solutions pour la paix et le relèvement" ont rassemblé autorités publiques, acteurs sociaux, chefs coutumiers et universitaires pour réfléchir à une meilleure cohésion sociale au Sud-Kivu à l’approche des élections de décembre.
Pendant trois jours, des réflexions et des recommandations ont été formulées concernant l'amélioration de la sécurité et de la protection des populations et la consolidation de la cohésion sociale entre les communautés. Les panels ont aussi affirmé qu'il fallait garantir une gouvernance participative qui intègre les femmes et d'autres groupes marginalisés.
Mizo Kabare de la Ligue des consommateurs était présent à ce forum : "il y a un problème de gouvernance. Lorsque nous sommes au niveau de village, il y a un problème de répartition équitable de lopins de terre. Pourtant, on a une masse rurale qui est en quête des terres" a-t-il confié à VOA Afrique.
La chefferie plaine de la Ruzizi se transforme de plus en plus en poudrière ajoute le chef Richard Ndabangoye 3, qui explique que l' "on vit une période un peu compliqué, causée par l’insécurité qui nous est imposée par les groupes armés locaux et étrangers".
Solange Lwashiga, porte-parole du mouvement 'Rien sans les femmes" en RDC, évoque la faible participation des femmes aux instances de prises de décision comme un problème à part entière.
"Au regard de la résolution 1325, nous avons souligné le fait que la faible capitalisation des instruments qui font la promotion des droits des femmes et surtout dans les instances de prise de décision ça crée aussi des conflits", souligne-t-elle.
Pour Maurice Nyamugabo, expert au cabinet du président de la RDC, ce cadre était plus qu’une nécessité car "cette circonstance qui permet à tout le monde de dire ce qu’il a sur le cœur concernant les relations entre les communautés c’est une bonne initiative puisque les personnes qui hier ne se parlaient pas se retrouvent autour d’une table pour que cette élection soit un moment de cohésion et d’unité nationale".
La prévention et gestion des conflits liés aux élections prévues pour décembre 2018 ont été abordées selon Philippe Kaganda, l’un des organisateurs du forum et enseignant d’université.
"La paix est un devoir collectif et les élections ne devaient pas être l’occasion de division et l’occasion des conflits entre les communautés", souligne-t-il.
"Tout le monde doit concourir à la cohésion sociale", affirme-t-il.
Modestine Sifa est la représentante des personnes marginalisées dans ce forum. Elle évoque un défi à relever à l’avenir par la commission électorale : "La Céni doit faire de son mieux pour utiliser l'écriture braille pour faciliter le vote des personnes non voyantes".
Le sénateur Moise Nyarugabo venu de Kinshasa interpelle la classe politique face aux élections attendues "les acteurs politiques doivent avoir un discours apaisant mais aussi former et éduquer leurs militants à la victoire comme à la défaite."
Pour Patient Bashombe, modérateur du cadre provincial de plaidoyer du sud Kivu qui a organisé ce forum, cet élan de prise de conscience est à capitaliser.
"Nous voulons un Sud-Kivu pacifié où des filles et fils vivent dans la cohésion sociale où nous parlons le même langage et nous avons un même idéal pour développer notre province", a-t-il assuré.
Toutes ces forces politiques et sociales se sont engagées à contribuer à la consolidation de la paix sous la facilitation de la CEPGL. Cet acte d’engagement a été remis au gouverneur de province du Sud-Kivu.