"Un prêtre kényan a été tué à Kembong hier par balle", a indiqué une source religieuse confirmant l'information d'une seconde source religieuse à Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest.
"Il n'y a pas eu de combats, il était dans la cour de l'église de Kembong quand il a été tué", a indiqué cette dernière.
"Il n'y avait pas d'+Amba Boys+ à Kembong à ce moment, mais l'armée camerounaise y est présente", a affirmé l'une des deux sources, sans qu'il soit possible de confirmer cette information par d'autres sources.
"Amba Boys" est le nom donné aux séparatistes armés qui, depuis fin 2017, combattent sans relâche l'armée camerounaise dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le prêtre tué "s'était installé (à Kembong) avec les personnes déplacées (du conflit) après qu'elles ont vécu dans l'enceinte de l'évêché à Mamfe (une ville proche) pendant quelque temps", a souligné la source religieuse à Buea.
Selon cette source, "il avait été ordonné prêtre en mars 2017".
Début novembre, un missionnaire catholique américain a été tué au Nord-Ouest. Les raisons de son assassinat restent inconnues, mais Yaoundé a accusé les "terroristes" d'être à l'origine de sa mort alors que Washington a évoqué des "tirs croisés".
Dans les deux régions anglophones sur les dix que compte le Cameroun, des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, ont lieu quasiment tous les jours.
Début novembre, au moins 25 combattants séparatistes ont été tués par l'armée dans le Nord-Ouest. Des enlèvements d'élèves ont eu lieu ces dernières semaines dans ces deux régions.
Les autorités, qui qualifient les séparatistes de "terroristes", ont procédé depuis début 2018 à un important déploiement de forces de sécurité pour "rétablir l'ordre".
Selon des sources concordantes, aux séparatistes armés se sont ajoutées des bandes armées qui rackettent les populations et les entreprises.
Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon les ONG.
Ce conflit, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon des chiffres de l'ONU publiés début octobre.